Acculé par ses adversaires au sein du parti, notamment ceux du Mouvement de redressement et de l’authenticité (MRA) dirigé par Abdelkrim Abada qui l’accusent de vouloir donner une ligne islamique au parti, le SG du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a refusé de répondre à l’invitation que lui a adressé le président du parti tunisien Ennahda, Rachid Ghannouchi, pour assister au 9e congrès, le premier organisé dans la légalité qui s’est tenu récemment durant cinq jours dans la capitale tunisienne.
Il a tout poliment décliné l’invitation de peur d’être taxé encore une fois d’islamiste par ses opposants qui ne reculent désormais devant rien pour le déloger de son poste. Les vraies raisons de cette absence n’ont pas été dévoilées pour l’instant. Ni le MSP ni aucun autre parti islamiste n’a été invité à ce congrès. Une brochette de personnalités issues du mouvement islamiste mondial était présente à cette réunion. Près de deux cents personnalités à travers le monde, dont le président du bureau politique du mouvement palestinien Hamas, Khaled Mechael, le chef du parti islamiste soudanais de la Oummah, Sadok Mehdi, le président du Conseil national de transition libyen, Mustapha Abdeljalil, et le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, ont été invités à la séance inaugurale censée rassembler plus de 25 000 personnes.
Lors de la dernière crise interne qui a secoué le FLN, certains hauts responsables l’avaient accusé d’islamiser le parti en perspective de la présidentielle de 2014 qu’il veut remporter haut la main avec le soutien des islamistes. Cette volte-face n’est pas faite pour arranger les choses pour le SG du FLN qui entretient pourtant d’excellents rapports avec le leader tunisien. En effet, le chef du parti islamiste tunisien Ennahdha, Rachid Ghannouchi, qui a entamé sa première visite officielle à l’étranger par une visite de trois jours à Alger a rencontré en tête-à-tête le SG du FLN. Cette visite en Algérie a été qualifiée tantôt de «privée» par le porte-parole d’Ennahda et d’«officielle» par la presse nationale. Mais la dernière version reste la plus plausible puisque le lendemain de son arrivée, Ghannouchi a été reçu officiellement par le président Bouteflika dans le palais d’El-Mouradia. Pourtant, les relations de Ghannouchi avec l’Algérie s’étaient tendues après ses propos pro-marocains concernant la question du Sahara occidental. Il avait pris cause pour la version marocaine. De plus, Rachid Ghannouchi s’est rendu à plusieurs reprises en Algérie dans les années 1980 sous le régime de Chadli Bendjedid. Il a été ensuite l’un des «conseillers» du FIS dissous à partir de son exil de Londres. La dernière visite du patron d’Ennahdha date du mois d’août dernier. Il était venu assister aux obsèques de l’ancien ministre des Affaires religieuses, Abdelhamid Chibane.
Mahmoud Tadjer
Le Jeune Indépendant, 21/07/2012
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