Nabil Karoui, le directeur général de « la chaîne du Grand Maghreb » a animé, jeudi 13 juillet, à l’hôtel Sofitel d’Alger, une conférence de presse pour présenter sa nouvelle grille ramadhanesque. Parmi celles-ci, un programme satirique, « Les guignols du Maghreb », en partenariat avec Canal Plus.
Le titre de cette grille a attiré spécialement mon attention. Il m’a rappelé la toute récente réunion de ce qu’on a voulu appeler UMA, où, bien entendu, tout le monde a soigneusement évité de parler du problème du Sahara Occidental sachant pertinemment qu’à ce sujet les positions algériennes et marocaines sont inconciliables. Pourtant, autant les tunisiens que les libyens et les mauritaniens sont conscients que le conflit du Sahara Occidental est la clé pour relancer cette entité régionale.
Le Maroc n’est là que pour l’ouverture des frontières susceptible de lui permettre de tirer des dividendes dans le conflit qui l’oppose aux sahraouis. Rabat, acculé par la communauté internationale et l’échec de sa solution autonomique, agit dans tous les sens en quête d’un leadership afin d’éclipser la question sahraouie et garantir des intérêts durables dans le Sahel en appuyant la démarche française qui prône l’intervention armée et en soutenant certaines associations de l’islam traditionnel qui activent dans le Sahel et en exploitant sa pénétration économique et commerciale dans la région.
Les libyens rêvent de voir la famille de Gadhafi et Senoussi pendus à Tripoli sous l’accusation de crime contre l’humanité.
Par conséquent, le résultat de cette rencontre ne pouvait être que mitigé. Elle n’a rien donné de plus qu’une déclaration soulignant entre autres le consensus sur la nécessité de résoudre le problème malien par la voie pacifique. Surtout que, selon Laurent Fabius, « la France, pour des raisons évidentes, ne peut pas être en première ligne » dans une intervention militaire. Celui-ci arrivera demain à Alger dans une visite pour une visite de travail de deux jours très attendue et pleine d’espoir.
Parmi les espoirs du gouvernement algérien : mettre fin aux souffrances du peuple sahraoui, et par conséquent, éteindre le feu allumé par la France depuis que l’Elysée a encouragé le Maroc à envahir le Sahara Occidental.
Pour rappel, Wikileaks avaient dévoilé que le président algérien Bouteflika a déclaré à un diplomate américain que la France se sert du conflit sahraoui pour se venger de l’Algérie. Cette même France qui, aujourd’hui, attend de l’Algérie une intervention pour préserver les intérêts français au Mali. Cela fait que la solution dans ce pays passe nécessairement par le Sahara Occidental.