Pourquoi les services secrets russes soutiennent Damas

«Nous avons compris», semble dire Poutine
Une source sécuritaire russe explique pourquoi Moscou refuse de laisser tomber le président syrien Bachar Al-Assad. Cette source révèle des détails de premier ordre sur les tenants et aboutissants de la guerre civile syrienne qui a fait plus de 16 000 morts en un peu plus d’une année. Les explications de cette source montrent que ce qui se passe dans ce pays est loin d’être une simple revendication démocratique,
même si le peuple syrien aspire effectivement à la liberté et à la fin d’un régime monolithique suranné, bien que moins archaïque que les monarchies du Golfe qui soutiennent la rébellion armée. 
L’officier des services secrets russes, qui a séjourné récemment en Syrie, indique que le moral des troupes syriennes «n’est nullement atteint» et que l’armée agit selon un plan bien déterminé, la priorité étant donnée actuellement, explique cette source, au «nettoyage des axes qui relient les grandes agglomérations entre elles et des villes frontalières où se trouvent des poches d’insurgés». Cette tactique permet à l’armée régulière de «maîtriser la situation parfaitement à l’intérieur du pays». Parallèlement à l’action militaire, le pouvoir en place ouvre la voie du dialogue avec l’opposition interne «qui obtient tout ce qu’elle demande» pour discréditer le Conseil national syrien miné par les dissidences et sujet à des critiques tous azimuts. 
Le plan des Etats-Unis en Syrie est voué à l’échec, ajoute l’agent secret russe, qui souligne que la question syrienne est désormais «entre les mains des services secrets et de l’armée russes», deux institutions qui «ont joué un rôle stratégique dans la désignation du président Poutine et qui dictent la politique étrangère du pays». «Aussi, la guerre qui se déroule en Syrie est-elle perçue par Moscou comme une guerre américaine contre les intérêts directs de la Russie», relève l’officier des services secrets russes, pour qui «les événements de Syrie relèvent de la sécurité nationale russe». D’où le feu vert du Kremlin à Bachar Al-Assad pour «éradiquer l’opposition armée». Mais cette démarche est ralentie par la présence des opposants armés au sein de la population prise en otage et qui sert de bouclier. Les pertes en vies humaines et les dégâts subis par les infrastructures sont très élevés, mais «Damas n’a pas le choix», explique encore la source russe : «C’est soit la destruction totale de la Syrie par la CIA à travers les groupes qu’elle arme et dirige à partir d’un PC situé au Liban et appartenant aux services secrets jordaniens, soit une guerre sans merci pour faire échec au plan américain quels que soient les dégâts collatéraux.» 
A la question : «Les insurgés sont-ils des révolutionnaires ?», la source répond que ce qui arrive en Syrie est une aberration : «Est-il imaginable que des Palestiniens de Ghaza demandent l’intervention de l’armée israélienne pour les libérer du gouvernement Hamas ?» s’est-elle interrogée, sceptique. Parlant de l’armée syrienne, la source russe signale qu’aucun bataillon ne s’est retourné contre la hiérarchie militaire et qu’aucun soldat n’a retourné son arme contre ses camarades. 
La source russe rapporte également que les Américains ont balancé 30 000 hommes armés syriens et étrangers pour mener une offensive contre la capitale Damas, mais l’opération a échoué. Ces hommes sont répartis entre plusieurs villes syriennes, mais le plus gros des effectifs se trouvent à Douma (12 000 hommes). Les Etats-Unis ont définitivement perdu la bataille de Damas, affirme enfin l’officier russe.
Sarah L. 

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