Après avoir bouclé une réunion des AE de l’UMA, Mourad Medelci, notre ministre des Affaires étrangères, n’a pas l’intention de faire le tour du monde que pour discuter de sécurité et du Sahara occidental. Il aborde plein d’autres sujets, très pointus, avec ses homologues étrangers, comme la coopération spatiale avec les responsables américains. Il faut savoir au passage que le programme que développe actuellement l’Algérie n’est pas une version simplifiée d’un jeu électronique, mais un vrai de vrai programme spatial avec de vrais satellites à plusieurs millions de dollars et des installations à terre ultrasophistiquées et des objectifs plutôt ambitieux.
Il n’est bien entendu pas encore question de participer à la construction de l’ISS (International Spatial Station), ou d’envoyer un cosmonaute de chez nous sur la planète Mars. L’ambition de l’Algérie est de pouvoir un jour maîtriser cette nouvelle technologie pour la mettre au service du développement national.
Il est important de bien se mettre en tête que ce ne sont pas des paroles en l’air.
On en a pour preuve que sur les plusieurs milliers de pièces métalliques en orbite autour de la terre, quelques petites tonnes de métal sont la propriété exclusive du gouvernement algérien. C’est le satellite Alsat-1. On aurait plus lui trouver un nom plus original, mais ce nom de baptême sied bien aux objectifs de l’Etat algérien. C’est vous dire que l’on n’a pas l’intention, en haut lieu, de rigoler ou de faire dans le » m’as-tu vu « . La sobriété de la dénomination vaut la détermination de mettre en place un vrai programme spatial.
Alsat 1 dans chambre de test aux conditions spatiales. |
Le Alsat-1, depuis le temps qu’il envoie des données, a bien fait son boulot. D’impressionnantes données sur l’environnement ont été transmises et fait l’objet d’application pour le bien du développement durable.
Mais on ne va pas s’arrêter en si bon chemin et le boulot de Medelci et de ses successeurs est de poursuivre la mission qui devra impérativement suivre le lancement d’Alsat 2. Notez au passage, qu’il y a dans l’agenda de l’Etat algérien plusieurs autres satellites qui seront mis en orbite.
Franchement, en ces temps de célébration du centenaire de l’indépendance, il ne serait pas intelligent de dire aux Algériens, qu’au-delà de toutes considérations politiciennes, les conquêtes de l’Algérie ne sont pas que footballistiques, que la fierté de l’Algérien moyen ne doit pas tenir qu’aux talents de ses footballeurs, qu’il existe dans ce pays des milliers d’autres citoyens qui font des choses merveilleuses, autres que de jouer au ballon ?
Il est évident que si l’Etat et la société civile mettaient autant d’énergie à expliquer aux Algériens tout l’intérêt à apprécier à sa juste valeur le grand travail accompli en cinquante ans, dans certains domaines pointus, comme l’énergie nucléaire dont le programme a été enclenché il y a près de 30 ans déjà, on sentirait un sérieux enthousiasme à être algérien et l’on n’attendrait pas une qualification à la coupe du monde pour afficher notre patriotisme.
Et puis, il y aurait sans doute beaucoup moins de haragas, enfin, peut être…
La Tribune des Lecteurs, 12/07/2012