Les déclarations contradictoires des responsables marocains sur la position à prendre vis-à-vis de l’Envoyé Spécial de l’ONU, Christopher Ross, sont un indice clair de la confusion qui caractérise la diplomatie marocaine à un moment où certains médias proches du Makhzen ont annoncé que l’ONU a réussi à convaincre de la nécessité de garder l’ambassadeur Ross, étant donné la difficulté de lui trouver un remplaçant et les risques de scénarios inattendus dans le cas d’une interruption du processus des négociations.
Cela confirme que la diplomatie marocaine traverse un moment critique avec la communauté internationale, et en particulier les États-Unis d’Amérique, suite au renouvellement du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies de son soutien à son envoyé pour le Sahara occidental, Christopher Ross.
Pendant toutes ces années, le Maroc s’était accommodé de l’appui inconditionnel de la France Gaulliste. Aujourd’hui, le Makhzen a perdu le contrôle du navire et celui-ci risque de chambouler. De ce fait, les dirigeants makhzéniens multiplient les déclarations contradictoires accompagnées de balbutiements. Tantôt, ils demandent le départ de Ross en réclamant l’application d’une certaine « logique » dans son cas, en se référant aux cas de James Baker en 2004 et celui de Peter Van Walsum en 2008. Le premier est parti sous la pression du Maroc alors que le second avait rendu son tablier à la demande du Front Polisario. « Sauf qu’en 2004, le locataire de la Maison Blanche était un républicain et non un démocrate », rappelle le site Yabiladi. Tantôt, ils réitèrent leur attache aux négociations, le Maroc réfute l’envoyé des Nations unies au Sahara occidental, etc…
La décision du Maroc de retirer sa confiance à Christopher Ross a donné lieu à une crise « silencieuse », dans les termes du journal marocain Assabah. Et l’attente se fait longue sans que l’Envoyé Spécial s’exprime pour annoncer la démission si souhaitée par Rabat. Pire encore, deux mois après la décision marocaine de répudier Ross, Ban Ki-moon et la Maison Blanche ne se sont exprimés que pour défendre leur émissaire. Après deux mois, le silence onusien est devenu mortel. Et Paris n’est plus là pour voler au secours du Maroc, même si le Othmani dit le contraire pour couvrir l’isolement de Rabat dans le conflit du Sahara Occidental suite à sa décision de retirer sa confiance à un envoyé de la taille de Christopher Ross.