Dans son discours d’ouverture, le ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci a jugé nécessaire de définir un concept commun des menaces qui représentent un danger et d’œuvrer à «adopter une approche complémentaire et cohérente de la coopération maghrébine axée sur des bases solides et efficaces».
Il aura fallu que la région se trouve dans une situation à haut risque sécuritaire, engendré notamment par la crise malienne et la montée de l’activité terroriste au Sahel, pour que les chefs des diplomaties des Etats maghrébins se réunissent hier à Alger, à l’initiative du gouvernement algérien. Cependant, il n’est pas précisé jusqu’où pourrait aller cette approche ou cette éventuelle stratégie, car on ignore s’il y a, par exemple, des unités communes de lutte contre le crime organisé ou autres phénomènes qui menacent la sécurité de la région. Il est à souligner que le document d’Alger doit passer par les structures de l’UMA.
L’Algérie n’est pas à l’abri de l’insécurité au niveau de ses frontières avec la Libye et le Mali, sans oublier le phénomène de la contrebande au niveau de ses frontières avec le Maroc, fermées depuis 1994. Face à cette situation, elle a proposé d’élaborer une approche globale maghrébine pour la sécurité du Maghreb.
Les représentants des Etats de l’UMA sont d’accord pour dire qu’ils sont tous concernés par les menaces sécuritaires de la crise malienne, donc il y a nécessité d’une approche commune face aux défis sécuritaires.
Dans son discours d’ouverture, le ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci a jugé nécessaire de définir un concept commun des menaces qui représentent un danger et d’œuvrer à «adopter une approche complémentaire et cohérente de la coopération maghrébine axée sur des bases solides et efficaces». Selon lui, cette réunion «traduit notre profonde et sincère volonté d’examiner et de traiter les différents défis auxquels notre espace maghrébin fait face». De son côté, le ministre libyen des AE, Achour Ben Khayyal, a affirmé que la sécurité et la stabilité dans la région du Maghreb «passent par la mise en place d’une méthodologie à même de renforcer la coopération sécuritaire en vue de combattre l’extrémisme, les groupes armés, la criminalité, le trafic d’armes, la traite des hommes, le blanchiment d’argent et l’immigration clandestine». Les derniers développements sur les plans sécuritaire, politique et socio-économique que connaît la région «en appellent à davantage d’actions de notre part pour définir une stratégie urgente de lutte contre ces phénomènes». Il est à noter que les Libyens attendent également des pays du Maghreb meur coopération concernant l’extradition des personnes recherchées par les autorités libyennes afin de les juger. Pour le ministre marocain des AE, Saad Eddine Al-Othmani, la région du Maghreb arabe «fait face à d’importants défis», précisant que la réunion d’Alger «offre l’opportunité de définir une approche commune de consolidation de la coopération et de la coordination face à ces défis». Le Maroc, qui ne fait pas partie du groupe des pays du Sahel, ne veut pas séparer entre les stratégies maghrébines sur le plan sécuritaire, celle du Sahel en plus de l’association des puissances étrangères.
Concernant la situation au Mali, M. El Othmani a réitéré le souci des pays maghrébins de préserver la stabilité et l’unité de ce pays. Dans une déclaration à la presse, il a expliqué que la question du Mali s’est taillée la part du lion dans les discussions de la matinée, ajoutant que les pays de l’UMA sont «pour une solution politique», donc pas d’intervention militaire.
De son côté, le ministre tunisien des AE, Rafiq Abdesselem, a mis l’accent sur les défis qui menacent la région maghrébine, «notamment la présence de groupes terroristes, la croissance du crime organisé et l’immigration clandestine».Le ministre tunisien a déploré la situation qui prévaut au Nord du Mali, estimant que c’est là «une tentative d’afghaniser la région». Il s’est déclaré favorable pour la proposition de l’Algérie concernant l’organisation d’une réunion des MAE maghrébins annuellement. Pour sa part, le ministre mauritanien des AE, Hamadi Ould Hamadi, a souligné que «la situation au Sahel menace la région du Maghreb arabe tout entière», appelant à «concevoir une approche maghrébine unifiée qui devrait constituer un cadre juridique pour l’établissement d’une coopération sécuritaire efficiente en vue d’assurer la stabilité de la région».
Le secrétaire général de l’UMA, Lahbib Ben Yahia, a révélé que «60 tonnes de cocaïne par an transitent illégalement à travers la région, ce qui exige de nous de faire de la coopération sécuritaire la priorité des pays maghrébins». Les travaux de la réunion se sont poursuivis à huis clos et devaient prendre fin hier soir par la lecture du communiqué final.
Par Nacera Chennafi
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