NEW YORK- Le Conseil de sécurité a chargé jeudi le secrétaire général de l’ONU d’élaborer une stratégie intégrée de l’ONU pour la région du Sahel, tout en se déclarant « gravement préoccupé » par la menace terroriste dans le nord du Mali due à la présence d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI).
Dans une résolution adoptée à l’unanimité, le Conseil de sécurité a réaffirmé son rejet catégorique des déclarations du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) relatives à « une prétendue indépendance’’ du nord du Mali et réaffirmé qu’il considère de telles annonces comme étant « nulles et non avenues ».
Constatant que la situation au Mali fait peser une menace sur la paix et la sécurité internationales dans la région, l’organe de décision de l’ONU a réaffirmé son plein appui à la médiation entreprise par la CEDEAO, et l’Union africaine et salué le Secrétaire général de continuer d’user de ses bons offices, notamment par l’intermédiaire de son Représentant spécial pour l’Afrique de l’Ouest.
En outre, il s’est dit « vivement préoccupé par l’insécurité et la détérioration rapide de la situation humanitaire dans la région du Sahel, que viennent compliquer la présence de groupes armés et de groupes terroristes et leurs activités, ainsi que la prolifération d’armes en provenance de la région et d’ailleurs, qui menacent la paix, la sécurité et la stabilité des Etats de la région ».
Dans ce sens, il a souligné que « le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations constitue l’une des menaces les plus graves contre la paix et la sécurité et que tous les actes de terrorisme, quels qu’ils soient, sont criminels et injustifiables ».
Le Conseil de sécurité a également exprimé son inquiétude de la multiplication des enlèvements et des prises d’otages auxquels se livrent des groupes terroristes « dans le but de lever des fonds ou d’obtenir des concessions politiques » et a affirmé la nécessité de régler ce problème.
Par ailleurs, il a appelé tous les groupes présents dans le nord du Mali, y compris le MNLA et Ansar Dine, et les combattants étrangers présents sur le sol malien, « à renoncer à toutes les affiliations incompatibles avec la paix, la sécurité, l’Etat de droit et l’intégrité territoriale du Mali ».
Il a engagé également les Etats du Sahel et du Maghreb « à intensifier la coopération et la coordination interrégionales en vue de prendre toutes les dispositions nécessaires pour mettre au point des stratégies qui permettent de lutter contre les activités d’AQMI et d’endiguer la progression des éléments d’AQMI et des groupes qui y sont affiliés dans les régions du Sahel et du Maghreb, y compris par la répression de la contrebande d’armes, de véhicules, de carburant et d’autres biens servant à approvisionner AQMI et les groupes qui y sont affiliés ».
Dans sa résolution, cette instance de l’ONU a apporté son soutien aux efforts que déploient les autorités de transition du Mali avec l’appui de la CEDEAO, de l’Union africaine, des pays voisins, d’autres pays de la région et de l’ONU, et qui visent à trouver une solution pacifique à la situation du nord du Mali.
Le Conseil de sécurité a pris acte de « la politique de coopération que pratiquent les Etats voisins, dont l’Algérie, le Burkina Faso, la Mauritanie et le Niger, en ouvrant leurs frontières aux réfugiés et en facilitant l’acheminement du personnel, du matériel et des fournitures humanitaires » et a encouragé ces Etats « à maintenir cette politique et à contribuer, dans la mesure du possible, à la stabilisation de la situation ».
Sur un autre plan, le Conseil a pris note de la demande que lui ont adressée la CEDEAO et l’Union africaine afin qu’il autorise le déploiement d’une force de stabilisation de la CEDEAO pour accompagner le processus politique au Mali, aider à préserver l’intégrité territoriale du pays et contribuer à lutter contre le terrorisme.
Sur ce point, il s’est déclaré « prêt à examiner la demande de la CEDEAO dès qu’il aura obtenu davantage de précisions sur les objectifs, les moyens et les modalités du déploiement envisagé et sur d’autres mesures possibles ».
De surcroît, il a demandé aux Etats membres d’envisager et de prendre des mesures pour empêcher la prolifération des armes et matériels de tout type dans la région du Sahel, en particulier des systèmes portatifs de défense antiaérienne.
A partir de là, le Conseil de sécurité a demandé au Secrétaire général de l’ONU de lui présenter, d’ici au 31 juillet en cours, un rapport sur la situation au Mali et la mise en oeuvre de la résolution adoptée jeudi, sur les mesures qui pourraient être prises pour rétablir l’ordre constitutionnel et l’intégrité territoriale du Mali.
Il a aussi chargé le chef de l’ONU d’élaborer et de mettre en oeuvre, en consultation avec les organisations régionales, une stratégie intégrée de l’ONU pour la région du Sahel touchant aux questions de sécurité, de gouvernance, de développement et de droits de l’homme et aux questions humanitaires, en y associant le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest, et lui a demandé de le tenir informé, à l’échéance du 15 septembre prochain, des progrès qui auront été accomplis.
APS
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