"La révolution algérienne est notre source d’inspiration" (ministre sahraouie)

Propos recueillis par Samira B.
Que représente, pour vous et pour le peuple sahraoui qui lutte pour son autodétermination, la célébration de l’indépendance de l’Algérie ?
Le 50e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie est une grande joie pour tous les peuples épris de liberté, de justice et de fierté. Ce pays a toujours représenté l’appui et le soutien des peuples qui aspirent à la liberté. Il a aidé les révolutions palestinienne, sahraouie et tous les mouvements de libération à travers le monde.
C’est pour toutes ces raisons que nous sommes là pour partager la joie des Algériens qui est aussi la nôtre parce que l’indépendance de l’Algérie a été la base de l’indépendance de plusieurs pays africains, un itinéraire qui s’achèvera bientôt, par celle du Sahara Occidental.
Entre la lutte algérienne et celle des Sahraouis, y a-t-il des points communs ? 
Evidemment. Il y a beaucoup de points en commun entre les deux révolutions notamment dans leurs débuts : manque de moyens financiers et d’armes, embargo médiatique, etc.
Dans notre lutte pour l’indépendance, nous nous sommes inspirés de la lutte du peuple algérien sur plusieurs fronts. Il a mené une lutte armée mais il a notamment mené une guerre diplomatique et médiatique. La révolution algérienne disposait même d’une remarquable équipe de football qui la représentait dans les occasions sportives.
Vous subissez un embargo médiatique. Que faites-vous pour le briser ?
Nous n’avons pas beaucoup de moyens. Nous essayons toujours de faire avec ce que nous avons comme moyens de communication : radio, chaîne de télévision. Récemment, nous avons rajouté les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter pour expliquer notre lutte aux internautes. 
Nous avons compris que la presse n’est jamais neutre. Elle défend une cause précise d’une manière ou d’une autre. Nous étions très contents à la naissance de la chaîne satellitaire Al Jazeera. Mais nous avons compris par la suite qu’elle est dirigée et qu’elle exerce le même embargo que les autres chaînes de télévision.
Que faites-vous pour faire entendre votre voix notamment en France ?
A vrais dire, nous n’avons pas beaucoup d’espoirs en ce pays qui a toujours soutenu le Maroc. Nous avons un peu d’espoir en le président François Hollande, mais nous savons aussi que les choses ne changeront pas de la manière que nous le souhaitons. C’est au peuple français et à sa société civile que nous nous adressons pour leur demander d’exiger de leurs dirigeants d’être justes avec notre question.
Les Français doivent connaître que leur intérêts ne sont pas avec le Maroc qui joue la carte de la pression des émigrants, du cannabis et de la pêche dans les eaux territoriales sahraouies.
Horizons, 04/07/2012

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