Mes dames et Messieurs,
Selon plusieurs ONG, le territoire du Sahara occidental est l’une des zones du monde les plus fortement contaminés de mines. Les mines antipersonnel, mines Antichar, bombes à fragmentation et engins non explosés ont été laissés dans le territoire après l’invasion et l’occupation du Sahara Occidental par le Maroc et la Mauritanie.
Les conséquences et les effets des mines antipersonnel et bombes à fragmentations utilisées par l’armée marocaine au Sahara occidental vont au-delà du domaine militaire, car l’efficacité de ces armes ne cesse pas à l’arrêt des hostilités entre les parties en conflit. Par conséquent, les mines restent actives pendant des décennies, et alors qu’à ce jour, il n’existe pas de chiffres qui reflètent la véritable ampleur de la situation, les civils et la population en général sont et demeurent les victimes directes de ce fléau. Bien que les mines aient été utilisées par l’armée marocaine, la population sahraouie en est victime, de même que la mission de paix des Nations Unies. La situation des mines au Sahara Occidental n’est pas seulement un réel danger pour les habitants, mais c’est aussi depuis 1975 un sérieux obstacle à une résolution finale du conflit sur le territoire.
Lors des célébrations de la Journée internationale de la sensibilisation au problème des mines et de l’assistance à la lutte antimines , le 4 Avril, l’Association Sahraouie des Victimes des Mines (ASAVIM) a lancé un appel pour la sensibilisation contre les mines, et créé la campagne « Prête-moi ta jambe » qui appelle à un Sahara Occidental sans mines. Diverses organisations sahraouies de la société civile se sont jointes et ont manifesté leur appui à la campagne.
L’objectif principal de cette action est d’encourager les acteurs locaux, les ONG et la communauté internationale, en particulier le Secrétaire Général de l’ONU à se joindre à cette action, à se conformer à leurs responsabilités respectives et à s’impliquer davantage auprès des victimes des mines et du peuple sahraoui en général, qui vit depuis plus de 30 ans le long d’un mur hautement miné qui divise son territoire en deux.
Nous, société civile Sahraouie,
Au nom de Mouna, une enfant de 4 ans victime de l’explosion d’une bombe à fragmentation, à l’Est du mur, le 02 février 2012
Au nom de Abderrahman Ahmed Reigat, le garçon dont le corps a été criblé des éclats d’un obus à shrapnel et qui a perdu son père dans un accident de mine, à l’Est du mur,
Au nom des milliers de personnes touchées, Et pour le peuple sahraoui,
Nous demandons à la communauté internationale de faire pression sur le gouvernement du Maroc et d’exiger qu’il rejoigne l’appel international pour l’interdiction de l’utilisation des mines terrestres au Sahara Occidental, et s’implique davantage à s’acquitter de ses responsabilités humanitaires, politiques et juridiques dans les domaines suivants :
• Adhésion au Traité d’interdiction des mines et la Convention sur les munitions à fragmentation;
• Participation sans condition aux programmes sur le déminage humanitaire et éducation aux risques dans la partie ouest du mur;
• Engagement à fournir à long terme de manière ciblée et durable de l’aide aux survivants, leurs familles et les communautés affectées dans les territoires sahraouis sous son contrôle.