Weisbrod-Weber succède à Hany AbdelAziz

Wolfgang Weisbrod-Weber est, désormais, le nouveau chef de la Mission des Nations unies pour l’Organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) et représentant spécial de Ban Ki-moon.
Wolfgang Weisbrod-Weber succède à l’Egyptien Hany Abdelaziz, dont le mandat a expiré le 30 avril dernier. Fort de ses 28 ans d’expérience au sein des Nations unies, le diplomate allemand a une très bonne connaissance de la direction et de la gestion des opérations de maintien de la paix qu’il a acquises tant au siège de l’ONU que sur le terrain. Directeur de la division Asie et Moyen-Orient du Département des opérations de maintien de la paix depuis 2008, le docteur en philosophie de la « Freie », Université de Berlin, a servi à deux reprises (2008 et 2009), en tant que représentant spécial adjoint par intérim au sein de la Mission de l’ONU en Afghanistan et au Timor oriental et de 2004 à 2006, il a occupé le poste de directeur de la division Europe et Amérique Latine au sein du même département. Selon le porte-parole de Ban Ki-moon, il a promu, dans des conditions difficiles, des dialogues politiques et réussi des réconciliations post-conflit.
L’ONU ROUVRE LE DOSSIER 
Le comité de l’ONU chargé d’étudier la situation relative à l’application de la Déclaration onusienne sur l’octroi de l’indépendance, ou « Comité spécial des 24 », a examiné, vendredi au siège de l’ONU (New York), les questions des 16 territoires non décolonisés dont le Sahara Occidental. Maniemagen Govender, le représentant de l’Afrique du Sud, qui a rappelé au cours des débats que le département des affaires juridiques de l’ONU a appuyé la demande du peuple du Sahara occidental d’exercer son droit à l’autodétermination, exhorte le Conseil de sécurité à soutenir le processus politique entre le Front Polisario et le Maroc en s’assurant que le mandat de la Minurso soit étendu au respect des droits de l’Homme. « La persistance de la colonisation du Sahara occidental constitue un déni de l’acte constitutif de l’Union africaine et une entrave grave au développement économique et social du continent », dit-il. Mme Maria Elena Anzola Padron, la représentante du Venezuela, a mis, quant à elle, l’accent sur la violation des droits de l’homme et l’exploitation illégale des ressources sahraouies par le Maroc. 
Ahmed Boukhari, le représentant du Front Polisario, a dénoncé pour sa part, la poursuite, des exactions, de la répression, des disparitions de jeunes Sahraouis, de l’obstruction « systématique » du Maroc et de « la politique de deux poids, deux mesures » que pratiquent certaines puissances au sein de l’ONU, comme la France. En 2010, pas moins de 600 Sahraouis avaient disparu, dit-il, ajoutant que des enfants âgés de moins de 15 ans sont restés introuvables depuis 2004, tandis que des tombes clandestines de Sahraouis ont été découvertes en 2010. « Ces crimes de guerre restent désespérément impunis », déplore-t-il, rappelant que le Parlement européen et des organisations non-gouvernementales (Human Rights Watch, Amnesty international, etc.) ont saisi, mais en vain, le Conseil de sécurité sur ces crimes. Tous les intervenants ont exhorté les « Quinze » à régler conformément aux résolutions du Conseil le dernier conflit colonial en Afrique et déploré que la Minurso ne dispose pas de toutes les prérogatives requises pour mener sa mission. 
UNE REVENDICATION, L’INDÉPENDANCE 
« Comme vous le savez, la question du Sahara occidental est une question limpide et simple en ce sens qu’elle demeure un problème de décolonisation figurant dans l’agenda des Nations unies depuis 1965. Sa solution réside dans l’exercice par le peuple sahraoui de son droit inaliénable à l’autodétermination en toute liberté et en toute transparence », déclare Mohamed Abdelaziz devant la 2e conférence internationale sur « le Droit, droits de l’homme le Sahara occidental entre l’occupation et l’autodétermination » à Florence. « Depuis 2004, le Maroc ne cesse de dévoiler ses intentions de se soustraire à ses engagements internationaux en rejetant le référendum ou toute autre solution qui ne légitime pas son occupation illégale du Sahara occidental », dit-il, relevant qu’« à ce jour, la communauté internationale n’est pas parvenue à imposer des sanctions et exercer les pressions nécessaires permettant la mise en œuvre de ses décisions ». « Face à cette impasse, il ne reste au peuple sahraoui que de poursuivre sa résistance, à travers un mouvement de protestation pacifique baptisé ‘‘Intifadha de l’indépendance’’, entamée depuis le 21 mai 2005 », souligne le chef de l’Etat sahraoui.
Djamel Boukrine
Horizons, 16/06/2012
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