FACE À LA GRAVITÉ DE LA SITUATION HUMANITAIRE DANS LES PAYS DU SAHEL
La Croix-Rouge et le Croissant-Rouge en appellent à la générosité des bailleurs de fonds
LA CROIX-ROUGE et le CroissantRouge des pays de la sous-région saharosahélienne implorent, depuis Alger, les bailleurs de fonds et les institutions onusiennes de leur prêter main forte en finançant les actions humanitaires au Sahel. Aggravée par la famine, la sécheresse et les maladies, la situation humanitaire dans cette région a empiré en raison des conflits armés, notamment la guerre dans le Nord du Mali qui continue à déstabiliser les populations, les poussant à fuir vers les pays voisins, dont la plupart sont déjà dans la précarité.
La sonnette d’alarme a été tirée, hier, à l’occasion du premier Forum des sociétés nationales de la croix rouge et du Croissant rouge des pays du Sahel. En Algérie, on compte plus de 30 000 réfugiés maliens. Au Burkina faso, l’un des pays les plus touchés par la faim et la sécheresse, on a déjà accueilli 65 000 réfugiés alors que 64 000 autres se sont déplacés vers la Mauritanie.
Face à cette situation qui dépasse les moyens des pays d’accueil de la région, le représentant du Niger a appelé la Croix rouge et le Croisant rouge à réfléchir à des solutions concrètes pour faire face à ce défi humanitaire et tenir compte des recommandations de Dakar à propos desquelles les sociétés de la Croix rouge et du Croissant rouge ont émis des recommandations. «Ces travaux ont abouti à des recommandations qui incite les bailleurs de fonds, mais aussi les gouvernements, à se pencher d’une manière effective sur les problèmes de la population», a-t-il rappelé, avant d’ajouter que la Croix rouge et le Croissant rouge, n’étant que des auxiliaires des pouvoirs publics, ne peuvent pas agir sans leur soutien. «Malheureusement, les gouvernements ne saisissent pas l’obligation qu’il y a pour eux de s’impliquer dans le combat humanitaire que nous menons», a-t-il regretté.
Pour sa part, le représentant du Burkina-faso a averti que l’insécurité alimentaire dont souffre son pays s’est
accentuée avec la venue des réfugiés maliens sur le sol du Burkina. «Nous sommes déjà déficitaires. Notre récolte céréalière a baissé de 19 % par rapport à l’année précédente, en raison de la sécheresse, et nous avons une carence céréalière de 54 000 tonnes», a-t-il noté, avant d’ajouter que, paradoxalement à ce déficit, son pays est celui qui accueille le plus de réfugiés maliens sur son sol. Idem pour la Mauritanie qui a lancé un message pour le repositionnement des banques alimentaires dans la région de Gorgol, la plus touchée par la famine, afin de répartir les aides sur toutes les régions touchées.
Les premiers concernés par ces aides sont les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans, précise le représentant de ce pays. L’Algérie, qui a toujours été une terre de refuge pour le peuple sahraoui, s’est proposé de présenter son expérience lors de cette rencontre de trois jours. Le président du Croissant-rouge algérien, Hadj-Hamou Ben Zguir, a affirmé que malgré ces faibles ressources, les sociétés nationales de la Croix rouge et du Croissant rouge ont appris, au fil du temps, à agir pour faire des projets réalisables dans cette sous-région qui souffre de pauvreté, de malnutrition et d’un manque de ressources. Il a insisté sur le fait qu’il faut éviter à ces populations d’être déracinées de leur terre. Aussi, l’aide doit se focaliser sur l’accès à l’eau potable, à la nourriture et à la santé.
Le Jeune Indépendant, 16/06/2012
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