Cri de détresse

Après tant d’années de colonisation et de violation des droits de l’homme, la question du Sahara Occidental telle qu’elle se présente aujourd’hui, ne permet aucunement de maintenir cette situation de colonisation et ne permet bien entendu en aucune façon un soutien de la part de pays occidentaux. Le Maroc le sait, l’ONU également. 
Ressasser son plan dit de « large autonomie pour le Sahara occidental », à l’aide de ses mentors, comme seule voie possible vers une « paix des braves », n’a eu d’écho qu’a Paris et Madrid, où ses principaux amphitryons, Sarkozy et Zapatero, ont été jetés à la poubelle de l’histoire. 
Aujourd’hui, c’est sûr, la colonisation du Sahara occidental est importante pour la France. Le « morceau » étant réellement tentant du fait de la richesse minière du Sahara occidental. Même au prix de l’Union du Maghreb Arabe, une région qui est de plus en plus convoitée par les USA et l’Europe d’un point de vue économique. Le soutien inconditionnel de Paris en est une preuve évidente. Jusqu’au point d’imposer une véritable censure aux rapports du Secrétaire Général de l’ONU. Ce territoire, qui n’a jamais fait partie des territoires de la monarchie alaouite, attise les passions, attire la convoitise et la cupidité de ces deux alliés. Tout en continuant à tenter de faire main basse sur le Sahara occidental, les forces de sécurité marocaines persécutent impunément les populations sahraouies. 
L’idée qui voulait que le statu quo joue en faveur du Maroc s’est effritée lentement pour dévoiler une amère vérité pour les autorités marocaines. Le peuple sahraoui qui s’est habitué à la lutte continuera toujours à œuvrer pour son indépendance et son combat pour les droits de l’homme a fini par attirer l’attention d’une communauté internationale qui, lasse de jouer l’équilibrisme, a fini par libérer son impatience trop longtemps contenu. La solution qui est privilégiée par le Conseil de Sécurité, qui impose un cessez-le-feu depuis 1991, semble être la voie référendaire telle que stipulée dans la formule « une solution juste, durable et mutuellement acceptable basée sur le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination ». En effet, c’est cette option qui était la préférence de Christopher Ross et qui a provoqué la colère des autorités marocaines au point de demander sa destitution. 
« Le dossier du Sahara est entre les mains du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon afin de rendre justice au Maroc et de redresser le processus de négociations », a affirmé à la presse le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement marocain, Mustapha El Khalfi. Cela ressemble à un cri de détresse d’un pays qui a joué toutes les cartes pour inverser la situation dans ce conflit qu’il alimente depuis plus de 37 ans. Des cartes allant de la sous-traitance de la torture pour la CIA aux lobbys sionistes. 
La colonisation du Sahara Occidental empêche toute possibilité de reconstruction du Maghreb et ne contribue aucunement à la stabilité de la région embrasé par des innombrables problèmes. Le Maroc étant celui qui bloque, il doit par conséquent, penser sérieusement à l’option de l’autodétermination puisqu’elle est la seule issue revendiquée par le peuple sahraoui, par les pays du Maghreb, et par le Conseil de sécurité. Agir à contre courant de toute la communauté internationale, c’est d’abord s’isoler sur le plan diplomatique et se diriger vers un véritable fiasco politique. 
Feu le roi Hassan II avait accepté, en 1980, la tenue d’un référendum incluant deux options : l’indépendance ou l’intégration. Mohamed VI a choisi l’escalade en espérant avoir le dernier mot sur un territoire qui ne l’appartient pas. Encore une fois, l’entêtement marocain risque de repousser les chances de la paix et la stabilité dans toute la région.

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