Un jeune arrêté pour des caricatures du roi sur Facebook Un jeune arrêté pour des caricatures du roi sur Facebook

Au Maroc, la police royale veille sur Facebook. Un jeune homme de 18 ans en a fait l’amère expérience. Comme le raconte Global Voices, Walid Bahomane a été interpellé pour avoir publié «des photos et des vidéos satiriques du roi Mohammed VI» et pour avoir porté « atteinte aux valeurs sacrées du Maroc». 
Lors de cette opération de police qui a eu lieu le 24 janvier dernier, les forces de l’ordre ont saisi «deux pages Facebook (sic) contenant des phrases et des images insultantes pour les valeurs sacrées, ainsi qu’un ordinateur IBM». «L’arrestation de Walid Bahomane est la première depuis la réforme constitutionnelle de l’été dernier qui (théoriquement) a aboli le caractère ‘’sacré’’ du monarque. Le roi est toujours, néanmoins, objet d’une grande dévotion dans le pays», explique le site. 
Global Voices rappelle que cette affaire n’est pas la première : «En 2008, Fouad Mourtada, un jeune ingénieur, a été condamné à trois ans de prison pour s’être fait passer pour le frère du roi sur Facebook. Des protestations venues de partout et une campagne avaient obligé les autorités à libérer Fouad Mourtada un mois après son arrestation».L’histoire de Walid Bahomane, qui depuis a été placé dans une prison pour mineurs près de Rabat, suscite en tout cas beaucoup de réactions sur les réseaux. Des internautes ont déjà créé un groupe de soutien sur Facebook appelé «Mohammed VI, ma liberté est plus sacrée que toi !». Sur cette page : « Les membres sont invités à publier et partager les caricatures du roi». 
L’incarcération du jeune Marocain dépasse même les frontières. Un des blogs du New York Times relaie l’information. Le site américain fait aussi le parallèle avec l’histoire d’un journaliste saoudien qui a connu des mésaventures sur la Toile. Hamza Kashgari est accusé d’avoir insulté l’Islam. A la suite de cet envoi, pas moins de 30 000 personnes ont répondu à sontweet. Une page Facebook a même été créée demandant son exécution. Même s’il a dû fuir son pays, le journaliste ne regrette pas son geste : «J’ai juste demandé à utiliser le plus basique des droits humains : la liberté d’expression et de penser. Rien n’a été fait en vain».Selon les dernières nouvelles recueillies par ce blog, Hamza Kashgari aurait été détenu par les autorités malaysiennes à l’aéroport de Kuala Lumpur en raison de ses publications sur Twitter. 
New York Times
Les Débats, 12/2/2012

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