Marzouki est averti: l'Algérie ne veut pas d'une médiation tunisienne

Avec peu de prérogatives, le président Moncef Marzouki refuse de jouer un rôle secondaire et fait de son mieux pour que son passage à la tête de l’Etat soit marqué par des réalisations palpables sur le terrain.

Pour y parvenir M. Marzouki enchaîne les décisions en Tunisie que certains qualifient « de populistes » avant de s’attaquer au défi de désenclaver la Tunisie à travers un partenariat sud-sud.

D’abord il part à la conquête de l’Afrique à travers la participation au sommet de l’union africaine. Ensuite, en effectuant une tournée en Afrique du Nord pour relancer l’Union du Maghreb arabe (UMA). Une structure en panne depuis plusieurs années, à cause des incompréhensions entre l’Algérie et le Maroc.

Inspiré du modèle de l’Union européenne permettant à ses ressortissants d’investir, de résider et de devenir propriétaire dans la contrée de leur choix, l’idéaliste Moncef Marzouki risque de trouver des difficultés à convaincre les marocains mais surtout les algériens à faire démarrer la machine maghrébine.

D’ailleurs, son point de presse tenu à Rabat a suscité beaucoup de réserves du côté algérien. En effet, en évoquant le problème du Sahara occidental, qui était la principale entrave devant l’édification du Maghreb Arabe, la partie algérienne a vite répliquée à cette déclaration.

Interprétant sa déclaration comme une proposition de jouer les médiateurs entre l’Algérie et le Maroc, M. Amar Belani, porte‑parole du ministère des Affaires étrangères, a été clair. « La question récurrente de la médiation entre l’Algérie, d’une part, et le Maroc et la Libye, d’autre part, est une pure vue de l’esprit puisque tous les canaux sont ouverts avec ces deux pays frères.», explique M. Belani au journal algérien TSA.

« La question de la réouverture de la frontière avec le Maroc est une question souveraine et elle s’intégrera forcément, et à un moment ou à un autre, dans le prolongement de la dynamique constructive amorcée, depuis quelques mois, avec ce pays voisin pour assainir et bâtir une relation bilatérale apaisée, saine et féconde », explique Amar Belani. Le président tunisien est averti : une tentative de médiation tunisienne dans ce dossier n’est pas la bienvenue.

Il est à rappeler que la tournée maghrébine de M. Marzouki a pour principal objectif de convaincre les pays du Maghreb à la tenue d’un sommet maghrébin en Tunisie en 2012 en vue de remettre l’Union du Maghreb arabe sur les rails. Son passage en Algérie, dernière étape de sa tournée maghrébine, sera déterminant.

Espace Manager, 10/2/2012

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