Sahara : Paris et Madrid au secours de Rabat

Selon une dépêche de l’agence de presse espagnole EFE, l’Espagne et la France, soutenus par le Portugal, se sont montrés, aujourd’hui, contre le fait qu’il soit fait mention le terme «Sahara occidental» dans le mandat européen pour la négociation d’un nouvel accord de pêche entre l’Union européenne et le Maroc. Comme on le sait, le Parlement européen a refusé, il y a un mois, la prorogation de l’accord de pêche parce qu’il le considérait illégal, selon le droit international. Il estimait, aussi, qu’il y avait surexploitation de certaines espèces. 
Depuis ce revers, 64 bateaux sont à quai dans les ports espagnols, engrossant, ainsi, les chiffres du chômage dans un État au bord de la faillite économique. D’où l’urgence de négocier un nouvel accord de pêche qui permettrait aux Espagnols, qui en seraient les grands bénéficiaires, d’aller chercher la sardine dans les eaux du Sahara occidental, en violation de la légalité internationale, le Maroc n’ayant aucune autorité et encore moins de souveraineté sur un territoire qu’il occupe illégalement et, dont il a contrarié la décolonisation. Or, selon EFE, les experts des pays de l’UE se sont montrés, vendredi 13 janvier, particulièrement divisés au sujet d’une mention explicite du Sahara occidental, dans les futures négociations. Le Royaume-Uni, les Pays-Bas et la Suède sont pour cette mention, l’Espagne, la France et le Portugal sont contre. Ces derniers considèrent que la référence au Sahara occidental n’a pas été spécifiée par le Parlement européen, lors de son vote contre l’accord de pêche du mois dernier. 
Quant à la Commission européenne, elle s’est prononcée pour des négociations avec, comme thème de fond, l’obligation pour le Maroc de respecter les droits de l’Homme et les principes démocratiques. L’accord de pêche entre les 27 pays de l’UE et le Maroc est entré en vigueur, en 2007. Il a expiré, en février 2011, et a été prorogé d’un an, le temps que se finalisent les négociations pour un nouvel accord qui a été finalement repoussé par le Parlement européen, en décembre dernier. 
L’ancien accord offrait à la flotte européenne 119 licences, dont 100 pour l’Espagne, en échange d’un pactole de 36,1 millions d’euros annuels. Par ailleurs, et lors d’une manifestation de protestation contre le jugement par le tribunal militaire de Rabat des Sahraouis impliqués dans les événements de Gdeim Izik, les forces d’occupation marocaine ont violemment dispersé l’attroupement qui, aux dires de plusieurs témoins, était pacifique. La manifestation avait été organisée par des parents et amis des accusés qui exigeaient par cette action leur libération et la fin des poursuites par un tribunal d’exception.
M. B. 
Le Courrier d’Algérie, 16/1/2012

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