• Le Maroc déverse sa haine sur l’Algérie

    Le Maroc déverse sa haine sur l’Algérie

    Etiquettes : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Israël, normalisation,

    L’attitude du Makhzen face à l’Algérie représente une faillite morale qui fait honte au Maroc et à son roi. Jusqu’à quand supporterons-nous le discours haineux de ces énergumènes, de plus en plus repris sans vergogne par ces moins que rien, à l’égard d’un pays des lumières et de l’universalisme ? Le makhzen et ses relais politico-médiatiques ont attrapé une maladie contagieuse nommée «algérophobie» qui semble incurable.

    A juste titre, à chaque fois que la cause sahraouie marque des points au plan diplomatique et sur le terrain militaire, les réseaux sociaux marocains, relayant leur appareil diplomatique et les instructions des officines du royaume, s’enflamment et se mettent en ordre de bataille, pour descendre en flammes l’Algérie et ses institutions. Ils ignorent que l’Algérie ne fait que défendre et respecter les droits de l’Homme.

    Dans ce sens, ils ignorent aussi que c‘est une insulte à tous les pays des droits de l’Homme, une insulte à l’humanité, provenant d’un pays des soumis ! Les déclarations de la classe politique et diplomatique, journalistes, youtubeurs et autres, comme en écho, ont été toujours à des fins électoralistes, à une opinion publique (dont personne ne sait d’ailleurs si elle est majoritaire ou non) supposée taraudée par la peur et le rejet de l’autre.

    Elles distillent un poison contre l’ostracisation contre l’Algérie et ses institutions. Même les chouhadas, n’échappent pas à lacurée quotidienne de cette nuée de youtubeurs qui ont envahi la Toile pour dénigrer, ternir l’image du pays. Il ne s’agit pas d’être naïf. Depuis, la normalisation des relations entre le Maroc et Israël, rejetée par l’opinion marocaine, à travers des manifestations imposantes, les réseaux sociaux du royaume, actionnés par le makhzen, ont redoublé de férocité contre l’Algérie pour détourner l’attentionbdu peuple marocain sur la trahison du siècle de leurs dirigeants.

    Les slogans appelant au démantèlement de la monarchie et à l’instauration d’un régime républicain ont fait leur apparition dans les manifestations publiques qui se propagent comme une traînée de poudre, malgré la peur et les représailles exercées sur la population.

    Voilà donc les véritables raisons qui expliquent cette paranoïa collective qui s’est emparée des réseaux sociaux apparentés au makhzen pour déverser, sans modération, leur fiel sur l’Algérie !

    Pour ceux qui auraient raté le festival du rire marocain, qui sévit sur la Toile, pas à la Jamel Debbouz, mais à la Makhzen, nous offrons à nos lecteurs et lectrices quelques ragots et «analyses» recueilli sur certaines chaînes youtube marocaines ces derniers jours, et présentés sous le sceau du scoop, voire du «top secret» pour faire le buzz, mais surtout alimenter en fake news, l’entreprise de diabolisation de l’Algérie.

    Un exemple : La chaîne TV marocaine Medi1 a douté de la véracité des images diffusées par la Télévision algérienne (EPTV, ex-ENTV) montrant les moyens colossaux mobilisés pour la campagne de moissonbattage dans le Sahara en Algérie. Ladite chaîne est allée plus loin que ses « compères», elle a, carrément, accusé la télé algérienne d’avoir eu recours à l’intelligence artificielle pour fabriquer des images de la campagne de moisson dans le Sud du pays. Le Makhzen n’a pas pu digérer la transformation radicale de l’agriculture algérienne, domaine qui a été métamorphosé depuis l’arrivée du président Tebboune au pouvoir et a, comme de coutume, actionné cette chaine pour colporter ces allégations sans fondement.

    Dans une émission consacrée à ce sujet, la chaîne britannique BBC, a émis le voeu, en le contactant pour savoir sur quelles preuves a été basé son reportage et, bien évidemment, aucune réponse de sa part et s’est fait ridiculiser comme d’habitude.

    Juste pour rire, il ne faudrait pas s’étonner un jour si l’Algérie est pointée du doigt par les réseaux sociaux marocains comme étant responsable du réchauffement climatique ou de planifier la destitution du royaume alaouite.

    Le Midi Libre, 20/05/2024

    #Algérie #Maroc #SaharaOccidental #Israël #Normalisation

  • Maroc : Augmentation de 25 % du prix du butane en raison de la réduction des subventions.

    Maroc : Augmentation de 25 % du prix du butane en raison de la réduction des subventions.

    Etiquettes : Maroc, prix, gaz butane, subventions, bouteilles de gaz,

    Rabat, 19 mai (EFECOM) – Le gouvernement marocain a annoncé qu’à partir de ce lundi, il commencera la réduction partielle de la subvention du gaz butane, ce qui entraînera une augmentation de 25 % du prix des bouteilles de ce gaz.

    Le ministère marocain de l’Économie et des Finances a expliqué ce dimanche dans un communiqué que cette mesure fait partie de la mise en œuvre du programme d’aides sociales directes, dont 3,6 millions de foyers avaient bénéficié jusqu’à fin avril.

    La note précise que ce nouveau plan d’aides sociales repose sur une approche « plus directe et efficace » pour les familles qui en ont réellement besoin.

    Avec la nouvelle décision de l’exécutif marocain, la bouteille de butane de 3 kilogrammes passera de 10 à 12,5 dirhams (de 0,9 à 1,15 euros), tandis que celle de 12 kilogrammes augmentera de 40 à 50 dirhams (de 3,6 à 4,6 euros).

    Le communiqué assure que le gouvernement s’engage à poursuivre la réforme du système de protection sociale, avec un investissement prévu de 80 000 millions de dirhams (7 396 millions d’euros) jusqu’en 2026.

    Ce budget sera destiné à financer divers programmes sociaux et mesures résultant du dialogue avec les syndicats, y compris une augmentation des salaires dans les secteurs public et privé, ajoute la note. EFECOM

    Source : Infobae, 19/05/2024

    #Maroc #Gaz #Prix #Subventions #butane

  • Espagne : Un vol délate un narcotrafiquant recherché par le Maroc qui se cachait en Catalogne depuis des années.

    Espagne : Un vol délate un narcotrafiquant recherché par le Maroc qui se cachait en Catalogne depuis des années.

    Etiquettes : Espagne, Maroc, trafic de drogue, Catalogne, Fraga, Interpol,

    Un homme marocain de 34 ans recherché par les autorités de son pays pour un délit de trafic de drogue a été arrêté à Lleida après s’être caché pendant des années en Catalogne. Son arrestation a été possible grâce au fait qu’il s’est dénoncé lui-même en commettant un vol dans une voiture dans la commune aragonaise de Fraga.

    La Guardia Civil a pu le relier à ces faits et à un autre de dommages à un véhicule qui ont eu lieu les 30 avril et 1er mai. En vérifiant ses données, ils ont découvert qu’il avait plusieurs antécédents pour des faits similaires et qu’il faisait l’objet d’un mandat de recherche et d’arrêt émis par Interpol réclamant son extradition au Maroc.

    Les agents de la Guardia Civil ont tenté de le localiser, mais soupçonnant qu’il avait quitté l’Aragon et pouvait se cacher en Catalogne, ils ont demandé la collaboration des Mossos d’Esquadra pour le trouver. Finalement, avec l’aide de la Guàrdia Urbana de Lleida, il a pu être arrêté dans la capitale du Segrià le 5 mai dernier.

    L’homme a été immédiatement transféré à Fraga et le lendemain il a été présenté devant le Juzgado de Primera Instancia e Instrucción 2 de Fraga pour les délits présumés de vol dans des véhicules.

    Caché en Catalogne depuis 2017

    Selon les investigations, le détenu n’avait aucun domicile fixe et avait erré dans plusieurs localités de Catalogne depuis qu’il avait fui le Maroc en 2017, où les autorités le recherchaient pour trafic de stupéfiants. Déjà sous garde à vue, il a déclaré par visioconférence devant le magistrat du Juzgado Central de Instrucción 6 de Madrid suite à la demande du Maroc et il a été ordonné son placement en détention provisoire, communiquée et sans caution au centre pénitentiaire de Zuera (Saragosse) en attendant son extradition.

    Fuente : El Caso

    #Espagne #Maroc #trafic #drogue #Fraga #Catalogne

  • Quand l’humanitaire bascule dans la ségrégation raciale : « Les nôtres avant les autres » !

    Quand l’humanitaire bascule dans la ségrégation raciale : « Les nôtres avant les autres » !

    Etiquettes : aide humanitaire, France, Paris, Algérie française, OAS, extrême droite, racisme, SDF,

    En France, l’extrême droite a le vent en poupe. Cette tendance xénophobe et raciste est en train de gagner du terrain, profitant de tout ce qui divise la société française pour avancer en terrain presque conquis. La vision ethnique qu’elle défend, d’une manière sournoise et peu explicite, est apparue dans toute sa laideur lors de la marche organisée à Paris il y a quelques jours, par plusieurs groupuscules fascistes, avec comme toile de fond un discours partagé sur les réseaux sociaux, qui rappelle l’OAS de triste mémoire et les ultras partisans de l’Algérie française.

    Ce n’est pas encore le raz-de-marée, mais certains signes observés et parfois montrés à la télévision ont de quoi inquiéter, dans un pays où le thème des droits de l’homme sert toujours d’alibi et de justification purement médiatique. « Après le défilé des néonazis au cœur de la capitale française, Paris, une manifestation qui in fine a très peu choqué, voilà l’ère des distributions alimentaires racistes », dénonce un site maghrébin.

    « Même dans l’humanitaire on commence à verser dans la ségrégation, entre ceux qui méritent qu’on les nourrisse et les autres qu’on laisse végéter dans la faim », accuse Tunisie numérique. « Le pire de l’humanité : le tri dans la solidarité, le tri en fonction de l’ethnie, le tri en fonction de la religion ». C’est à l’aide de ces expressions que des responsables aux solidarités à la mairie de Paris se sont élevés contre de telles pratiques, initiées par des associations caritatives venant en aide aux SDF.

    C’est à la suite de la diffusion d’un reportage par la chaîne BFM TV que les deux responsables ont saisi la préfecture de police de Paris, afin de dénoncer un dérapage monstrueux. « On ne donne qu’aux Blancs. (…) Tous les profiteurs, que ce soit les Malgaches, les Roumains, les Pakistanais par centaines, les Noirs et les Arabes évidemment, on ne leur donne pas, on ne va pas s’abaisser à leur donner un sandwich ». Le ton est donné par une activiste.

    Des propos qui ont même été relayés par une chaîne de télévision, sous motif de liberté d’expression. La « préférence nationale », une approche xénophobe développée par l’extrême droite, est ainsi assumée de manière ouverte et sans équivoque. Indignés, les deux adjoints de la maire de Paris ont demandé au préfet de police d’interdire ces actions ouvertement racistes, rapporte le média tunisien, qui relève que « ces humanitaires pas comme les autres servent des petites quiches avec de la saucisse », des produits à base de porc qui de fait excluent les sans-abris de confession musulmane.

    « Les nôtres avant les autres », c’est le nouveau principe, qui semble désormais animer quelques associations, minoritaires certes, mais qui font beaucoup de bruit. « Pas de soupe, pas de dessert, les nôtres avant les autres ».

    Ce sont là des slogans véhiculés par des associations qui affichent ouvertement leurs tendances racistes. Un phénomène qui ne concerne pas uniquement la France, mais touche de nombreux pays de l’Union européenne. Les élections européennes du 9 juin prochain vont servir de baromètre et de grille de lecture concernant l’évolution de l’extrême droite dans le vieux continent.

    Mohamed Mebarki

    L’Est Républicain, 17/05/2024

    #France #MairiedeParis #Racisme #SDF #aidehumanitaire

  • Espagne : Le PP relance l’enquête sur l’espionnage marocain

    Espagne : Le PP relance l’enquête sur l’espionnage marocain

    Etiquettes : Espagne, PP, Parti Populaire, espionnage, Maroc, Pegasus, Pedro Sanchez, Margarita Robles, Sahara Occidental,

    Margarita Robles, ministre de la Défense depuis l’arrivée de Pedro Sánchez au gouvernement, comparaît ce lundi devant la Commission mixte de sécurité nationale pour expliquer si le téléphone du président du gouvernement aurait été mis sur écoute, en plus de ceux des ministres Fernando Grande Marlaska, Luis Planas et de Robles elle-même. L’objectif est d’élucider l’origine de cet espionnage, les données volées et le but de leur utilisation. Jusqu’à présent, toutes les enquêtes pointent sans équivoque vers le Maroc.

    L’objectif, affirme le PP, aurait été de faire chanter le chef de l’Exécutif avec des informations confidentielles, ce qui aurait pu avoir pour première conséquence un changement de politique de Madrid concernant l’indépendance du Sahara Occidental.

    La majorité populaire de la chambre haute a relancé cette enquête à peine une semaine avant le début de la campagne électorale pour les élections européennes.

    Source : Diario de Léon, 15/05/2024

    #Espagne #Maroc #Pegasus #Espionnage #PP

  • L’imbroglio malien et les relations algéro-maliennes (I)

    L’imbroglio malien et les relations algéro-maliennes (I)

    Etiquettes : Mali, Algérie, Azawad, touaregs, Coordination des mouvements de l’Azawad, CMA, MNLA, Mouvement national pour la libération de l’Azawad,

    Par Mostefa Zeghlache, ancien diplomate
    zeghodmus@yahoo.fr

    «L’existence des voisins est la seule défense des nations contre une perpétuelle guerre civile. »
    Paul Valéry, écrivain, philosophe et poète français (1871-1945)

    Le Mali est un pays vaste de plus de 1 240 000 km2, enclavé, à 65%, désertique ou semi-désertique et dont la population, qui dépasse 21 millions d’habitants, est majoritairement rurale (80%) avec un faible indice de développement humain à 0,428, classé 186e (2021). C’est une population jeune à plus de 65% avec tout ce que cela implique comme contraintes de santé, d’éducation, d’emploi… A la fragilité économique du pays s’ajoutent des taux de natalité et de mortalité infantile parmi les plus élevés au monde. Le Mali possède un taux de fécondité de plus de six enfants (+6,3) par femme en 2018. Aux difficultés socio-économiques s’ajoutent le terrorisme et la rébellion touarègue.

    La précarité économique et sociale pousse de nombreux jeunes Maliens à verser dans le trafic en tous genres (armes, stupéfiants, traite des personnes pour l’émigration vers le Maghreb, notamment l’Algérie). La misère conjuguée à la propagande extrémiste favorise l’adhésion de certains jeunes aux groupes terroristes qui activent dans le pays, notamment le Nord, frontalier avec le Sud algérien sur plus de 1 300 km. A ces problèmes s’ajoute un autre tout aussi dangereux, le tribalisme. Le Mali abrite de nombreux groupes ethniques qui se livrent parfois à des conflits sanglants qui mettent à rude épreuve l’unité nationale et la stabilité du pays.

    Les populations du nord du mali qui se concentrent principalement dans les régions de Tombouctou, Gao, Kidal, Ménaka et Taoudeni, qui représentent les deux tiers de la superficie du pays pour 10 % de sa population, vivent dans un espace désertique synonyme de misère et d’isolement. La présence de l’État dans cette contrée fort éloignée du pouvoir central à Bamako, située au sud du pays, est souvent rudimentaire tant au plan administratif, qu’économique et social. Dans cette région, ce sont les chefferies traditionnelles et religieuses qui pallient la quasi-absence de l’État. Les carences de la gouvernance ont favorisé, outre l’expansion du terrorisme, l’insurrection ethnique.

    Ignorant les antagonismes ethniques et culturels qui minent la société malienne et fait des Touaregs souvent des «parias», le pouvoir central a toujours donné l’impression de n’être pas concerné par des accords censés régler la question azawade et signés au nom de l’État malien. Dans ce cadre, Bruno Jobert, ancien diplomate français et «Monsieur Afrique» du président Sarkozy de 2007 à 2009, dans un entretien au Monde électronique en 2017, parle de «discrimination et de misère qui sont le lot quotidien dans la vie des Maliens du Nord». Depuis longtemps, le terme Azawad qui, selon le site Wikipédia, est un mot d’origine touarègue signifiant «le territoire de transhumance» ou «la terre de transhumance», est «proscrit» dans le discours officiel et dans les régions hors de celle du Nord. Les autorités considèrent le «simple emploi de cette dénomination comme séditieux».

    1- La question azawade : un retour à la case départ ?

    Si la méfiance a de tout temps marqué les relations entre le pouvoir central et le mouvement des Touaregs dans le nord du pays, c’est la chute du régime de Kadhafi en Libye en 2011 qui a accéléré cette méfiance et ranimé les germes du conflit armé et ce, au même moment où les groupes terroristes prenaient de l’ampleur dans le pays en particulier dans le Nord. En effet, la guerre civile en Libye a libéré des Touaregs qui servaient dans ce pays et inondé le Sahel, dont le Mali, d’armes prises de l’arsenal libyen. C’est à cette période, en 2011-2012, que les groupes terroristes ont pris de l’envergure et que la résistance touarègue, dirigée par le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), a lancé la 4e vague de lutte armée depuis l’indépendance du Mali.

    A partir de janvier 2012, le MNLA avait repris l’insurrection, mis en déroute l’armée malienne et pris le contrôle des régions de Kidal, Gao (mars) et Tombouctou (avril).

    Ouvertement indépendantiste en 2012, le MNLA a opté en 2013 pour une large autonomie. En effet, l’indépendance de l’Azawad proclamée le 4 avril 2012 n’a été reconnue par aucun État dans le monde et critiquée par l’Algérie, attachée à l’unité nationale du Mali. La proclamation éphémère de l’indépendance avait inquiété la communauté internationale, notamment les pays de la région.

    Se voulant rassurant, le mouvement publie le 13 février 2013 un communiqué dans lequel il affirme ne pas remettre en cause les frontières internationales du Mali tout en rappelant clairement l’existence de l’Azawad en tant qu’entité distincte des différentes et nombreuses ethnies qui peuplent le Mali. Les hostilités s’achèvent par des pourparlers qui aboutissent, le 18 juin 2013, à l’accord de Ouagadougou par lequel les 2 parties s’étaient engagées à relancer le dialogue. Mais la paix demeurait bien lointaine et la tension persistante.

    La dispersion des groupes armés se réclamant de la mouvance touarègue constituait un handicap tant pour la représentativité du mouvement dans son ensemble que pour l’action politique et militaire. Pour y remédier, les factions se sont regroupées, le 28 octobre 2014, dans une formation commune, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Celle-ci regroupe une dizaine de mouvements dont les principaux sont le MNLA, le Haut-Conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA).

    En 2014 a été constituée «la Plateforme des mouvements du 14 juin 2014 d’Alger», appelée souvent la Plateforme des mouvements d’autodéfense qui est une alliance de groupes armés maliens pro-gouvernementaux.

    Le 6 mai 2021, un rapprochement s’est effectué entre la CMA et la Plateforme qui aboutit à la formation d’une coalition appelée le Cadre stratégique permanent (CSP).

    Une médiation pour la paix a été engagée en juillet 2014 par l’Algérie et ce, à la demande des autorités maliennes. Après 5 rounds de négociations, l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger est paraphé le 1er mars 2015 à Alger et signé le 15 mai à Bamako par le gouvernement malien et les groupes progouvernementaux sous le parrainage de plusieurs États dont l’Algérie qui préside le Comité de suivi de l’accord, et d’organisations internationales et régionales (ONU, Union africaine, Cedeao, Union européenne et OCI) et les représentants des 5 membres permanents au Conseil de sécurité dont la France, ancienne puissance coloniale. Mais les représentants de la CMA, au motif que le texte proposé ne prévoyait pour le Nord du Mali ni autonomie ni fédéralisme, ne le signent que le 20 juin 2015 suite aux pressions internationales. Dès lors, l’espoir d’une réconciliation entre le pouvoir et la rébellion touarègue semblait enfin possible.

    L’accord destiné à mettre fin au conflit armé qui avait repris en 2012 prévoyait entre autres mesures la décentralisation de la gestion des affaires internes à la région et l’intégration d’éléments armés dans l’armée nationale. Soit les composantes politiques indispensables à une sortie de crise.

    Mais le processus de mise en œuvre traîne jusqu’à ce que l’accord soit remis en cause par l’offensive lancée à partir d’août 2023 par les Forces armées maliennes (FAMa) contre les maquisards touaregs.

    Entre sa signature en 2015 et sa remise en cause en 2023, l’accord faisait l’objet d’échanges incessants d’accusations réciproques de violation ou de refus d’application entre le pouvoir et l’opposition armée. Exaspérée, la communauté internationale, par le biais du Conseil de sécurité, avait décidé des sanctions contre quiconque, au Mali, entraverait l’application de l’accord.

    L’arrivée ou le retour au pouvoir des militaires en 2020 laissait filtrer une lueur d’espoir de réconciliation et de paix. Le 3 décembre 2020, le Premier ministre malien Moctar Ouane déclarait sur la chaîne de télévision France 24 la volonté du nouveau pouvoir «d’engager le dialogue avec tous les enfants du Mali, sans exclusivité» pour «être en phase avec la volonté des Maliens».

    Par ailleurs, la réunion du Comité de suivi de l’accord, en février 2021, dans la ville symbole de Kidal, qui était encore sous contrôle touareg, donnait l’impression que la mise en œuvre de l’accord était réalisable. Pour preuve, à cette occasion, le ministre de la Réconciliation, le colonel Ismaël Wagué, avait réitéré l’engagement de Bamako envers l’accord notamment dans son aspect militaire basé sur le principe du désarmement-démobilisation-réinsertion des forces rebelles dans l’armée régulière. Mais ce discours n’agréait pas le leadership militaire et sera un des motifs fondamentaux du revirement du pouvoir à partir du 2e coup d’État en mai 2022.

    L’on constate aujourd’hui que les nouveaux dirigeants militaires de la transition avaient leur idée particulière sur le sort qu’ils entendaient réserver à la question touarègue et, par là, à l’accord de 2015 et ce, dès les premiers jours de leur accession au pouvoir. Ce n’était plus qu’une question de rapport de force qui, dès qu’il leur est apparu favorable, ils n’ont pas hésité à rejeter ledit accord.
    Malgré les critiques du putsch et les réticences de la communauté internationale, notamment la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qui avait exigé la remise du pouvoir aux civils à la date prévue initialement par les putschistes en février 2021 et qui a imposé de sévères sanctions au Mali, le pouvoir a préféré s’engager dans un processus politique qui lui est propre.

    À cet effet, il a organisé les Assises nationales de la refondation (11 au 30-12-2021) qui aboutissent à l’«adoption» d’un programme comportant en particulier une «recommandation» de prorogation de la période de transition de 6 mois à… 5 ans afin de «pouvoir réaliser les réformes institutionnelles structurantes et permettre des élections crédibles, équitables et transparentes».

    Une «recommandation» qui ouvre la voie à un régime désormais libre de toute contrainte tant vis-à-vis du peuple que de la communauté internationale, tous deux appelés à entériner le fait accompli. Parmi les autres sujets importants abordés par les Assises, celui relatif à l’accord d’Alger.

    À ce sujet, les Assises recommandaient de «le réviser et d’accélérer sa mise en œuvre». Aucune précision sur les actions à entreprendre à cet effet, mais il est clair que l’accord de 2015 n’était plus du goût des maîtres du pays qui n’attendaient que le moment propice pour le faire savoir et agir en conséquence.

    Quant au dossier «sécurité et défense», les Assises préconisaient de «développer de nouveaux partenariats militaires avec des puissances militaires pour mieux défendre la souveraineté nationale, de dissoudre toutes les milices et les intégrer dans l’armée malienne et de militariser la police».

    Ces Assises ont été boycottées par de nombreuses organisations politiques maliennes et personnalités nationales dont l’imam Dicko. Néanmoins, le régime estime sans doute, qu’à travers ces assises, il aurait acquis la légitimité populaire utile pour passer à une autre étape.

    L’attitude des autorités de transition du Mali est la conséquence de la conjugaison de facteurs internes créés par le coup d’État et de nouveaux rapports politiques et sécuritaires régionaux induits par l’ingérence de pays étrangers non africains dans la région du Sahel et d’une organisation paramilitaire. Cette ingérence étrangère est encouragée par la succession de coups d’État militaires intervenus dans certains pays sahéliens dont les auteurs sont à la recherche d’une improbable légitimité que l’accession et le maintien au pouvoir par des voies inconstitutionnelles n’assurent pas.

    La célérité du pouvoir malien à se passer d’une importante assistance internationale plurisectorielle et notamment militaire au même moment où le processus de règlement politique de la question azawade était au point mort et que les attaques des groupes terroristes, notamment le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM), redoublaient d’intensité, a de quoi surprendre quiconque omet de se pencher sur les motivations inavouées de la radicalisation des autorités maliennes.

    C’est avec la France, ancienne puissance tutélaire, que les relations ont connu la plus importante détérioration. En l’espace de 3 ans, la présence notamment militaire de la France, entamée à la demande des autorités maliennes intérimaires, avec l’opération Serval en janvier 2013 et prolongée pour tout le Sahel en août 2014 par l’opération Barkhane (en sus de l’opération Union européenne forte de Takuba, 800 à 900 soldats d’élite), s’est achevée par un ultimatum des autorités maliennes pour un retrait total. Après le retrait de la force Barkhane le 17 février 2022, Bamako a mis fin à la coopération militaire (accords de défense) avec la France. Ce qui s’est traduit par un retrait du Mali du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, le Tchad, sous l’égide de la France) en juin 2023.

    Poursuivant dans ce contexte de rupture et reprochant à la Cedeao de «s’être éloignée des idéaux de ses fondateurs», le Mali avec le Burkina Faso et le Niger ont décidé de se retirer «sans délai» de cette organisation.

    D’autre part, après la condamnation internationale du coup d’État au Niger de juillet 2023 et la menace d’intervention militaire de la Cedeao dans ce pays, les dirigeants militaires du mali, du Niger et du Burkina Faso ont décidé, en septembre 2023, de mutualiser leurs forces militaires en créant l’Alliance des États du Sahel (AES — charte Liptako-Gourma). Récemment, il est même question de création d’une confédération entre ces États et une monnaie commune pour remplacer le franc CFA.

    La force onusienne Minusma (15 000 hommes, Casques bleus et civils) n’a pas été épargnée par ce tsunami politique et a dû quitter le Mali avant le 1er janvier 2024. Suite à l’ultimatum de Bamako, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté le 30 juin 2023 une résolution sur la fin de la mission de maintien de la paix au Mali. Le retrait des unités devait être achevé au plus tard le 31 décembre 2023. Un vide sécuritaire, provoqué par Bamako, s’est créé au nord du pays que le régime malien était décidé à combler par la force étrangère.

    S’était alors posé le problème du transfert des bases de la Minusma. Dans son exposé au Conseil de sécurité en août 2023 sur la Minusma, le représentant spécial du SG de l’ONU pour le Mali a déclaré que, légalement, ce transfert se fera au profit de l’État malien sans omettre d’ajouter que «la Coordination des mouvements de l’Azawad a invoqué les arrangements sécuritaires de 2014 pour objecter sur le déploiement des forces armées maliennes dans les zones qu’elle contrôle».

    En effet, la CMA a publié un communiqué au ton menaçant : «Nous n’accepterons pas un nouveau déploiement des forces armées maliennes dans les zones sous notre contrôle, en dehors du cadre de l’Accord d’Alger.» La Coordination responsabilise la Minusma de toute session de camps dans les zones de l’Azawad au gouvernement qui, lui, «ne peut «réclamer ce qui ne lui appartient pas». La conséquence en fut l’intensification du conflit dans le nord du pays présentée, pour l’instant, comme seule option de «dialogue» avec les rebelles. Cette dangereuse option est justifiée par le Premier ministre Maïga qui a déclaré que «lorsque des zones sont abandonnées (par la France, sans doute), qu’est-ce qu’il nous reste ? Chercher des alternatives». La plus perceptible de ces alternatives s’appelle Wagner, malgré les démentis officiels.

    La vaste offensive du mois de novembre 2023 menée par les FAMa soutenues par les mercenaires de la société paramilitaire russe Wagner présente au Mali depuis le mois de décembre 2021 a abouti notamment à la reprise de Kidal le 11 novembre. La réoccupation de Kidal, ville symbole aux mains des mouvements touaregs depuis 2012, est présentée par le pouvoir comme une grande victoire. Fousseynou Ouattara, vice-président de la Commission de la défense et de la sécurité du Conseil de transition, a déclaré à ce sujet que Kidal était un «nid de terroristes mis définitivement hors d’état de nuire» et ajouté qu’«il fallait changer de stratégie et particulièrement de partenaires. C’est dans ce sens-là qu’ils [les militaires du gouvernement malien] ont pris contact avec la Russie. Nous remercions aussi la Chine, sans oublier la Turquie, l’Iran et d’autres pays qui nous ont épaulés». Et de conclure : «Ce qui nous inquiète surtout, c’est comment panser les blessures physiques et psychologiques de la population de Kidal, cette population qui a été meurtrie, qui a été prise en otage.» Et pourtant, l’offensive a été marquée, selon des sources de presse fiables, par de nombreuses exactions commises par les forces maliennes et leurs alliés russes contre les civils, mais que les autorités maliennes nient catégoriquement.

    D’autres villes importantes du nord du pays sont reprises par les FAMa appuyées par Wagner et fortes des armes reçues de Turquie et de Russie.

    Huit jours après la reprise de Kidal, le pouvoir nomme, le 22 novembre 2023, un colonel, El Hadj Ag Gamou, une «figure touarègue de l’armée malienne bien connue du public», gouverneur de la région de Kidal.

    La remise en cause de l’accord de 2015 par Bamako est suivie d’une nouvelle démarche que le colonel Assimi Goïta, dans son discours à la nation du Nouvel An, le 31 décembre 2023, lorsqu’il a évoqué l’«appropriation nationale du processus de paix» qui donnerait «toutes ses chances à un dialogue direct inter-malien pour la paix et la réconciliation». Il a justifié cette décision par la nécessité «d’éliminer les racines des conflits communautaires et intercommunautaires» et précisé qu’un« comité de pilotage de ce dialogue inter-malien sera mis en place d’ici un mois et devra rendre ses conclusions avant fin février 2024». Avant de conclure qu’il «s’agit avant tout de réconcilier notre pays et assurer la cohésion nationale».

    Pour le régime de Bamako, «il n’y aura désormais plus de négociations en dehors de Bamako. Nous n’irons plus (…) dans un pays étranger pour parler de nos problèmes», ainsi que l’avait déclaré, le 28 janvier 2024, le chef du gouvernement de transition, Choguel Kokalla Maïga.

    Par ailleurs, la structure chargée de la mise en application du dialogue est un comité de «pilotage» composé de 140 membres désignés, dont un président, l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga, originaire de Gao, un vice-président, un rapporteur général et son adjoint». Il est formé de magistrats, de représentants de partis politiques et de la société civile et de membres des forces armées. La Coordination des mouvements de l’Azawad et l’opposition politique n’y participent pas. Ce qui érode la représentativité du comité qui n’inclut donc pas l’ensemble des segments de la population malienne.

    C’est de l’avis d’un grand nombre d’acteurs politiques et intellectuels maliens, à l’image de l’ancien Premier ministre Moussa Mara, qui déclare : «Le processus de paix doit être inclusif. Et quand on parle de paix, on doit parler avec ceux avec qui on fait la guerre. On doit trouver sous une forme ou une autre une place pour que la CMA puisse aussi être prise en compte…»

    En réalité, le dialogue en question, version junte militaire, s’identifie à un monologue avec l’exclusion des représentants des Touaregs, mais également de la société civile indépendante du pouvoir (associations à caractère politique) et les partis politiques, suspendus depuis le 10 avril 2024.

    Quant à l’accord de 2015, le Premier ministre estime qu’«au bout d’une patience qui a duré 9 ans», il est devenu caduc et donc inapplicable considérant que son gouvernement a pris «une décision responsable, mûrement réfléchie et hautement patriotique». Cette décision est, selon lui, une «suite logique du manque de résultats de la médiation internationale conduite par l’Algérie». L’orateur ne s’est pas privé de conclure que notre pays «est sorti de son rôle de médiateur… et nous allons continuer à le rappeler aussi longtemps que c’est nécessaire».

    D’où le recours à une offensive médiatique hostile à l’Algérie présentée comme la principale, voire l’unique source des défis politiques et sécuritaires passés et actuels du Mali.

    Source : Le Soir d’Algérie, 22/04/2024

    #Algérie #Mali #Azawad #Touaregs #CMA #MNLA

  • Gaza : L’effet papillon de l’attaque du Hamas

    Gaza : L’effet papillon de l’attaque du Hamas

    Etiquettes : Gaza, Hamas, Israël, attaque du 7 octobre, effet papillon, Hezbollah, Iran, Etats-Unis,

    Par Taieb Cherif(*)

    En lançant sa mémorable attaque du 7 octobre, le Hamas ne savait pas qu’il venait d’enclencher un phénomène apocalyptique, l’effet papillon, qui dépasserait de loin les frontières de Ghaza, de la Palestine, du Moyen-Orient et qui irait englober le monde entier. Déjà, le lendemain de cette attaque, le Hezbollah libanais se joignit à cette guerre, ensuite, devant le blocage de Ghaza, les Houthis lancèrent des attaques en mer Rouge, ne ciblant au début que les bateaux israéliens et toute embarcation en direction ou en provenance d’Israël. Ensuite, devant les attaques américaines suivies par celles des Britanniques, ils ciblèrent tous les bateaux, civils ou militaires de ces derniers. Le Hezbollah irakien de son côté se lança à des attaques contre les bases américaines en Irak et en Syrie, ce qui amena les USA à réagir en attaquant des intérêts iraniens, qui, à leur tour, répondirent à ces attaques. Ces belligérants se trouvèrent dans une situation d’attaques et contre-attaques de plus en plus importantes.

    En même temps, les Ghazaouis continuaient de mener un combat asymétrique infligeant de grandes pertes en hommes et matériels aux Israéliens mais où la population civile subissait de grandes pertes humaines, en majorité des femmes et des enfants, constituant ainsi un génocide que la Cour internationale de justice a examiné le 26 janvier passé sur plainte de l’Afrique du Sud et d’autres pays de plus en plus nombreux.

    Étant donné la nature fanatique des dirigeants d’extrême droite israéliens, la menace d’une catastrophique invasion terrestre de Rafah pourrait bien se produire et ce, malgré les avertissements des alliés mêmes des sionistes, à leur tête les USA, les Européens, les Australiens, les Japonais, la Corée du Sud. Une telle action détruirait des dizaines, sinon des centaines de milliers de vies ghazaouies et pousserait vraisemblablement les Hezbollah du Liban et d’Irak à attaquer l’entité sioniste, ce qui ferait probablement réagir les USA en attaquant ces derniers et qui amènerait très probablement l’entrée en guerre de l’Iran. Serait-on à la veille d’une guerre mondiale ?

    Pour y répondre, il faudrait rappeler que la guerre Ukraine-Russie continue toujours, ce que les médias occidentaux ont littéralement mis en sourdine, puisqu’ils ne peuvent plus mentir à leurs citoyens devant la défaite évidente de l’armée ukrainienne après la perte de lignes de défense, et surtout la perte d’Avdiïvka, cette très importante ligne de défense consolidée depuis 2014 et qui a été évacuée à la hâte avec de grosses pertes, abandonnant tous les blessés. Avec cet aveuglement de Zelensky qui refuse toute idée de dialogue, il y a tout lieu de penser que le combat ne cessera que faute de combattants.

    La défaite de l’Ukraine est en fait la défaite de l’Occident et à sa tête les USA, même si, actuellement, ils se dégagent du conflit en laissant les Européens s’en charger. Il n’empêche, qu’ils en ressentent l’humiliation, et c’est là la similitude avec la situation de Ghaza comme on va l’expliquer. Ces deux cas ont fait sauter les beaux principes du «monde libre», liberté d’expression, droits de l’Homme, démocratie, qu’on agitait doctement à la face des pays du Sud Global qui ne sont pas des alliés de l’Occident, Syrie, Irak de Saddam, Libye de Kadhafi, Iran, Algérie, même si ces critiques ne sont pas toujours fausses, mais qu’ils évitent littéralement d’en parler s’agissant de l’Arabie saoudite où sévit une sévère dictature, exécutions capitales publiques, ablation de la main au voleur, spectacle de chaque vendredi, lapidation de femmes, et prison ferme pour toute velléité de critique des autorités, même si ceci s’est atténué avec Ben Salmane, si l’on excepte l’horrible assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.

    En fait, le beau principe de liberté de parole, fierté des Occidentaux, a volé en éclats dès le lendemain de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, puisque toutes les chaînes de RT, Russia Today, ont été fermées en Europe. Un embargo honteux et incompréhensible a été imposé à tout ce qui était russe : Sport, art, littérature, cinéma. Cependant, l’autre grand principe qui symbolisait la tolérance et la grandeur de l’Occident, et tout particulièrement la France dont elle se targuait d’en être le pays, les droits de l’Homme, a volé en éclats lui aussi, depuis la dévastation criminelle de Ghaza par l’entité sioniste après le 7 octobre, pour ne parler que de la dernière invasion où le monde voit quotidiennement en direct des enfants et des femmes ensanglantés sortis miraculeusement de dessous les décombres par des secouristes du Croissant-Rouge palestinien ou souvent par de simples volontaires. Israël fait fi des avertissements aussi bien de ses alliés que ceux des Nations unies et de ses organisations, ou même de la Cour internationale de justice qui lui a demandé, le 26 janvier dernier, de prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter un génocide et lui a donné un mois pour lui présenter un rapport décrivant toutes les actions prises à cet effet. Non seulement Israël n’a pris aucune mesure en ce sens, mais, au contraire, a intensifié ses bombardements criminels et son Premier ministre se permet même de narguer la communauté internationale en déclarant qu’aucune autorité ne pourrait l’empêcher de bombarder Ghaza avant qu’il n’ait assuré sa victoire totale sur le Hamas.

    Ainsi, en plus des valeurs humanistes de l’Occident citées précédemment, liberté d’expression, droits de l’Homme, démocratie qui ont volé en éclats, constituant ainsi une similitude entre le cas de Ghaza et celui de la guerre Ukraine-Russie, l’entêtement des sionistes, d’une part, et celui des Occidentaux, d’autre part, à continuer leurs guerres perdues sur le terrain, quitte à menacer l’humanité d’une guerre mondiale comme indiqué précédemment, constituent aussi une autre similitude.

    Enfin, une dernière, est le double standard des médias occidentaux et particulièrement des médias européens, dans le traitement des informations concernant les deux cas. En effet, le lendemain de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les pays occidentaux ont condamné unanimement cette violation du droit international, alors que l’invasion et la destruction de l’Irak, l’invasion de la Syrie, la destruction de l’État de Libye, et d’autres invasions en Amérique latine, en violation flagrante du droit international, n’avaient nullement ému les Occidentaux.

    L’autre exemple de double standard est la grande émotion des Occidentaux devant le nombre de morts et blessés parmi les enfants ukrainiens, d’environ 1200, après deux ans de bombardements russes sur un territoire de plus de 603 000 km2 et l’indifférence totale et complice de ces mêmes Occidentaux devant la mort de plus de 9 000 enfants palestiniens et de 30 000 blessés en moins de quatre mois sur une superficie d’à peine 360 km2 !

    Les conséquences de ces deux situations aboutissent au même résultat. Dans les deux cas, l’Occident, et à sa tête les USA, se retrouve dans un dilemme cornélien d’être ou ne pas être. Accepteraient-ils l’humiliation de la défaite en Ukraine après avoir fourni toutes sortes d’armes à Zelensky, lui avoir donné 100 milliards de dollars et informé quotidiennement leurs communautés respectives de l’imminence de la victoire ou décideraient-ils de continuer l’affrontement au risque d’une guerre mondiale ?

    De même en ce qui concerne le cas de Ghaza, les Américains accepteraient- ils une défaite israélienne devant l’extraordinaire résistance des Palestiniens infligeant des pertes humiliantes à l’armée d’occupation qui, en retour, se venge en tuant des enfants et des femmes et en imposant aux populations de Ghaza un embargo en alimentation, électricité et carburant, et en déplaçant plus d’un million d’individus vers Rafah qu’elle menace d’envahir, menant probablement à une extension du conflit avec les Hezbollah du Liban et d’Irak, de l’Iran et possiblement avec d’autres intervenants, menaçant, ainsi, le monde d’une guerre totale.

    Aussi, l’effet papillon enclenché par le Hamas est-il encore plus dévastateur que dans le cas ukrainien, parce qu’il a ébranlé le sionisme mondial et mis à nu Israël dont le monde entier a découvert la vraie nature, c’est-à-dire une entité artificielle criminelle, raciste, méprisante, haineuse vis-à-vis des Palestiniens qu’elle a toujours déshumanisés et comparés par ses chefs de gouvernements successifs à des serpents, des cafards, ou des animaux bipèdes?Les manifestations populaires hebdomadaires de centaines de milliers d’individus dans plusieurs villes européennes et de nombreuses autres dans différents États américains en faveur de la Palestine illustrent bien le dicton selon lequel on peut tromper tout le monde quelque temps, comme l’a fait Israël depuis 1948, mais on ne peut pas tromper tout le monde tout le temps, comme le démontre ce réveil populaire mondial, même chez les alliés inconditionnels des sionistes que sont les USA, puisqu’une majorité des jeunes du Parti démocrate sont pour la disparition de l’État sioniste et son remplacement pur et simple par la Palestine !

    En ce sens, le rêve sioniste se fissure. On sait maintenant le plan de ce rêve même si l’on ne croit pas à l’authenticité du «protocole des sages de Sion», attribué à la propagande russe. Ce plan est défini dans le discours véritablement prophétique du rabbin Reichhorn prononçant une oraison sur la tombe du grand-rabbin Siméon-Ben-Ihuda en 1869, à Prague, et dont ci-après quelques éléments : «Déjà les principales banques, les Bourses du monde entier, les créances sur tous les gouvernements sont entre nos mains… Partout la presse et le théâtre obéissent à nos directions… Nous diviserons les chrétiens en partis politiques… Nous pousserons les chrétiens aux guerres en exploitant leur orgueil et leur stupidité. Ils se massacreront et déblaieront la place où nous pousserons les nôtres… nous morcellerons les grandes propriétés… la possession de la terre nous assurera le pouvoir… remplacer l’or par le papier monnaie : nos caisses absorberont l’or, et nous réglerons la valeur du papier, ce qui nous rendra maîtres de toutes les existences… Par l’or et par la flatterie nous gagnerons le prolétariat, qui se chargera d’anéantir le capitalisme chrétien… Nous préparerons les révolutions que les chrétiens feront eux-mêmes et dont nous cueillerons le fruit.

    Le rêve sioniste se fissure, disais-je, en ce sens que le monde a pris conscience de la nature criminelle de l’entité sioniste dominatrice dont le boycott des produits qu’elle importe ou exporte serait de plus en plus suivi, et le remplacement du dollar par les monnaies des pays du BRICS affaiblirait progressivement l’allié fondamental d’Israël que sont les USA, et l’effet papillon accélérerait le changement de l’ordre mondial qu’on connaît, par le passage du monde unipolaire actuel à un monde multipolaire où les USA, et donc le sionisme, n’auraient plu cette position hégémonique dominante. Les grands vainqueurs seraient la Chine, la Russie, l’Inde, l’Iran et d’une manière générale le Sud Global qui aurait enfin sa place dans le monde.

    Similitude avec l’Algérie

    De tous les peuples arabes, les Algériens sont ceux qui ressentent le mieux les souffrances endurées par les Palestiniens et ce, parce qu’ils ont vécu cette colonisation pendant 132 ans. La nakba palestinienne correspond à l’invasion française de l’Algérie en 1830 et les différentes tentatives génocidaires subies par les Palestiniens correspondent aux différents massacres en masse d’Algériens qui ont suivi cette invasion.

    La mémorable offensive du 7 octobre du Hamas correspond au lancement de la révolution algérienne du 1er Novembre 1954. La situation actuelle à Ghaza, caractérisée par les massacres sionistes, correspond à la période des attentats de l’OAS de 1962, dernier sursaut de la colonisation. Tout comme l’armée israélienne a armé des colons en Cisjordanie pour attaquer les civils palestiniens, les officiers de l’OAS en Algérie ont distribué des armes aux jeunes pieds-noirs pour assassiner les Algériens. Tout comme Israël a déplacé des centaines de milliers de Ghazaouis de plusieurs régions de Ghaza vers le sud pour aboutir à plus d’un million à Rafah, la France, durant la guerre de libération, avait déplacé en 1959 plus d’un million et demi de paysans pour les parquer dans ce qu’elle appelait pudiquement «centre de regroupement», en réalité un centre d’internement puisqu’il était entouré de fils barbelés et gardé par l’armée française, les paysans n’ayant la permission d’en sortir que pendant 4 heures de temps par jour pour aller travailler leurs champs lointains et revenir.

    Les Algériens ont gardé en mémoire toutes ces persécutions et ces humiliations et voient en les Palestiniens leur propre image passée. C’est pourquoi, de tout en temps, ils ressentent pour eux une réelle compassion.

    Et tout comme dans le cas de l’Algérie, après que de Gaulle eut déclaré en 1960 qu’il ne négocierait jamais avec le GPRA et a fini par le faire à Évian en 1962, Israël, qui a toujours déclaré ne jamais négocier avec Hamas, a fini aujourd’hui par le faire par l’intermédiaire du Qatar et l’Égypte.

    T. C. 

    (*) Ex-SG de l’Organisation de l’aviation civile internationale.

    Source : Le Soir d’Algérie, 25/03/2024

    #Israël #Gaza #Ghaza #Hamas #7octobre #Hezbollah #Houthis #Iran #Yémen

  • L’optimisme de l’OPEP

    L’optimisme de l’OPEP

    Etiquettes : OPEP, optimisme, Agence internationale de l’énergie, AIE, prix, Brent, pétrole,

    L’OPEP et l’Agence internationale de l’énergie «AIE» envoient des signaux divergents concernant le marché pétrolier en 2024, comme l’indiquent leurs récents rapports mensuels. L’OPEP reste optimiste, prévoyant une forte croissance de la demande mondiale de pétrole et estimant que l’économie mondiale pourrait surpasser les attentes cette année. En revanche, l’AIE a réduit ses prévisions de croissance de la demande de pétrole pour 2024, accentuant l’écart entre les deux organisations.

    L’OPEP maintient sa prévision de croissance de la demande mondiale de pétrole à 1,8 million de barils par jour pour 2025, inchangée par rapport au mois précédent. Selon le rapport, « la demande au sein de l’OCDE devrait augmenter de 0,1 mb/j sur un an, tandis que la demande dans les pays non membres de l’OCDE devrait croître de 1,7 mb/j. »

    Par ailleurs, l’AIE anticipe une augmentation de la demande mondiale de pétrole de 1,1 million de barils par jour cette année, soit une révision à la baisse de 140 000 b/j par rapport aux prévisions précédentes, en raison principalement de la faiblesse de la demande dans les pays développés de l’OCDE, » a déclaré le porte-parole économique de l’OCDE. L’écart de prévision entre l’AIE et l’OPEP est désormais le plus large depuis au moins 2008, selon Reuters.

    Les deux organisations sont toutefois un peu plus proches dans leurs projections pour 2025. Récemment, la coopération entre le cartel et ses alliés s’est renforcée, et des mises à jour appropriées sont introduites en ligne avec les derniers développements. La coordination d’une politique commune pour l’approvisionnement en pétrole sur le marché mondial est au sommet de l’agenda des principaux exportateurs de pétrole.

    En effet, l’OPEP se prépare à apporter des modifications importantes à ses rapports mensuels sur les conditions du marché pétrolier. L’OPEP a révisé ses critères d’évaluation de la demande mondiale de pétrole. Dorénavant, le cartel publiera des prévisions de demande pour un groupe plus large de producteurs de pétrole : l’alliance OPEP+. Cependant, le cartel ne publiera désormais que les chiffres de la demande de pétrole prévue pour tous les participants à la Déclaration de Coopération (le nom officiel de l’OPEP+). La raison est la priorité de l’accord général sur les taux de production de pétrole par rapport aux indicateurs individuels.

    Le nouvel indicateur servira de mécanisme fondamental pour la prise de décisions cruciales lors des sommets, a expliqué un représentant de l’OPEP. La transition vers la nouvelle méthodologie d’évaluation influencera certainement les conclusions des experts du secteur. L’évolution des prix cette semaine a été modérée, les facteurs concurrents s’équilibrant en grande partie.

    Ces éléments contradictoires ont conduit à une fourchette hebdomadaire étroite, avec une volatilité du Brent tombant à son plus bas niveau depuis mars. Les traders attendent le prochain grand catalyseur du marché pétrolier, et beaucoup espèrent le trouver lors de la prochaine réunion de l’OPEP+ le 1er juin, selon «Bloomberg».

    On s’attend généralement à ce que le groupe maintienne les réductions de production existantes, certains membres cherchant à améliorer leurs niveaux de capacité.

    Le Carrefour d’Algérie, 19/05/2024

    #OPEP #Pétrole #Prix #Brent #AIE

  • La bataille de la demi-sœur juive du roi du Maroc: « Je demande seulement à être reconnue »

    La bataille de la demi-sœur juive du roi du Maroc: « Je demande seulement à être reconnue »

    Etiquettes : Roi du Maroc, Mohammed VI, Hassan II, Jane Benzaquene, Hedva Selaa, Anita Benzaquene,

    La bataille de la demi-sœur juive de Mohammed VI : « Je demande seulement à être reconnue »

    Jane Benzaquen s’est lancée dans une action en justice en Belgique pour prouver qu’elle est la fille aînée de Hassan II. À 70 ans, elle revendique son droit de connaître la vérité. « Mon enfance a été un grand mensonge », dit-elle dans une interview avec El Independiente.

    « Ma grand-mère avait l’habitude de me raconter l’histoire de la voiture du palais, une Mercedes noire, qui venait chercher ma mère. Avant de monter dans le véhicule, elle déchargeait des caisses de viande, de fruits et de légumes car elle venait d’une famille assez pauvre ». Pendant des décennies, Jane Benzaquen s’est posé des questions et, conseillée par ses proches, a gardé les réponses secrètes. Aujourd’hui, à l’approche de ses 71 ans, Jane a entrepris la bataille de sa vie : faire reconnaître devant les tribunaux belges que le père qu’elle n’a jamais connu n’est autre que Hassan II, le défunt roi du Maroc.

    « Je vais bien, avec l’espoir que le processus judiciaire progresse. La décision d’en arriver là n’a pas été facile, mais je me sens forte. Je suis convaincue que la vérité finira par éclater », raconte Jane dans un français exquis à El Independiente. Son courage impressionne, compte tenu de l’ampleur de l’enjeu juridique et de la taille de son adversaire, l’omnipotente Maison royale marocaine, l’une des principales fortunes d’Afrique. Si les tribunaux belges lui donnent raison, elle sera reconnue comme la fille aînée de Hassan II, la demi-sœur aînée de l’actuel roi Mohammed VI, fruit d’une relation remontant aux années 1950, lorsque Hassan II n’était encore qu’un prince de 21 ans, appréciant – comme le fait aujourd’hui son petit-fils – de conduire des voitures de luxe.

    Sa mère Freha, en revanche, aidait sa sœur aînée dans une boutique de vêtements exclusive à Casablanca et n’avait que 17 ans. Selon les recherches menées par sa famille, la relation entre le prince et Freha aurait duré deux ans : de 1951 à août 1953. Jane est née le 14 novembre 1953. L’amour aurait probablement vu le jour lors de la visite du prince Moulay Hassan dans la boutique. Une des tantes de Jane se souvient de cet « affair » dans un témoignage vidéo. « La petite sœur d’Anita décrit avec une multitude de détails la visite du prince héritier chez elle, comment une Mercedes noire du palais venait chercher sa sœur. Anita a sauvé la famille grâce à cette relation. C’était une famille pauvre et sans père, et grâce à l’histoire d’amour d’Anita, ils obtenaient de la viande, des légumes et des fruits », raconte Eldad Sela, l’un des fils de Jane, qui l’accompagne dans son périple judiciaire.

    Anita et Hassan II

    Décennies de silence

    Le silence contre lequel Jane s’est finalement révoltée a marqué sa biographie. « Mon enfance a été assez difficile. Au début, j’ai essayé de la vivre sans poser de questions. Je ne savais que peu de choses de ce que me disaient ma grand-mère et mes tantes, mais jamais ma mère », se souvient la femme. Elle a passé ses premières années avec une famille d’accueil chrétienne dans un petit village flamand de Belgique et, lorsqu’elle a retrouvé sa mère, la cohabitation n’a pas été facile. Sa mère avait déjà un enfant, né trois ans plus tôt, alors qu’elle n’avait que 18 ans.

    « Pendant des années, j’étais très en colère contre ma mère ; je l’ai déjà pardonnée. D’une certaine manière, j’ai fini par la comprendre. Elle n’a pas eu une vie facile non plus, car avoir une relation avec le prince du Maroc et être reçue au palais devait être quelque chose de très beau. Le fait que je sois née l’a empêchée de continuer sa vie. Peut-être, je ne sais pas, mais je pense qu’elle devait être en colère contre moi. La preuve est qu’elle ne voulait pas m’élever. Elle ne voulait pas être ma mère. Donc je suppose que cela a aussi quelque chose à voir avec le fait qu’elle soit tombée enceinte quand elle ne le voulait pas et qu’elle ait dû quitter le Maroc contre son gré ».

    La question est restée en suspens pendant des décennies, comme un cadeau envoyé au sous-sol pour éviter des souvenirs lourds. Jane est née dans un discret hôtel mère-enfant de Casablanca. Dix mois après sa naissance, sa mère et elle se sont installées en Belgique. Sa mère, expulsée du Maroc, a travaillé comme actrice sous le nom d’Anita Benzaquen. Dans l’opération pour cacher ses origines, il a été stipulé que le Belge Raoul Jossart apparaisse comme son père sur l’acte de naissance. Mais même les faits les plus simples ne concordent pas avec la fiction : lorsque le mariage aurait supposément eu lieu en août 1949 à Casablanca, Raoul, marin de profession ayant vingt ans de plus qu’Anita, travaillait alors aux Pays-Bas et en Scandinavie.

    Lorsqu’elle a pris conscience de vivre dans « un grand mensonge », elle a choisi de mettre de la distance. « Toute mon enfance a été un grand mensonge. Tout le monde a essayé de me cacher qui j’étais. J’ai voulu rompre avec tout et je suis allée vivre en Israël. J’avais 18 ans et je me suis engagée dans l’armée. Là-bas, je n’avais ni famille, ni parents. J’ai toujours vécu ma propre vie », se souvient-elle.

    Toute mon enfance a été un grand mensonge. Tout le monde a essayé de me cacher qui j’étais

    Jane, qui a commencé sa carrière comme réceptionniste d’hôtel et est montée jusqu’à des postes de direction, s’est créé une nouvelle existence. « Je me suis mariée et j’ai eu des enfants. La vérité est que pour moi, c’était plus facile de ne pas en parler. Alors, j’ai tout laissé de côté et je ne l’ai raconté à personne, même pas à mes enfants ». La sienne, avertit-elle, n’est pas une biographie si singulière. « Il y a beaucoup d’enfants non désirés qui ont traversé la même situation. Cela n’a rien à voir avec le fait d’être la fille d’un roi ou d’un père qui ne t’a pas donné son nom ou d’une mère qui ne voulait pas t’élever. Il y a beaucoup d’enfants dans le monde comme ça et tous ont une vie compliquée », murmure cette mère de trois enfants et grand-mère de six. « Dès que je suis devenue un peu plus âgée et que mes enfants ont grandi, ils m’ont posé plus de questions. Alors, j’ai voulu leur donner l’occasion de comprendre d’où je viens et comment était mon enfance ».

    Les funérailles qui ont éveillé la recherche

    La « grande révélation » – l’événement qui a ouvert « la boîte de Pandore », comme elle le décrit elle-même – s’est produite lors des funérailles de Hassan II, en juillet 1999. « Quand j’ai vu sa photo, j’ai réalisé qu’il ressemblait exactement à moi. Et alors, en pensant à tout ce que m’avaient raconté ma grand-mère et mes tantes, j’ai compris qu’il était mon père. À ce moment-là, ma mère, qui ne m’avait jamais parlé de ce sujet, m’avait dit que Raoul n’était pas mon père ». Avec le soutien de ses descendants, elle a entamé une bataille juridique pour retrouver ses racines, une lutte qui dure depuis plus de deux décennies.

    « Mes petits-enfants ont le droit de savoir d’où nous venons, d’où je viens. Il ne suffit pas de dire que je suis la fille du roi. J’ai enquêté sur le lieu de ma naissance ; j’ai confirmé que ma mère n’avait jamais été mariée à Raoul… ». Une tâche de détective qui se poursuit aujourd’hui dans les tribunaux. Les tests ADN auxquels Jane s’est soumise ont confirmé que Raoul n’a aucun lien de parenté avec elle. Une partie de ses ancêtres vient d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. L’examen génétique a également confirmé que son père biologique n’est ni européen ni juif. La demande, en cours depuis trois ans, suit son cours.

    L’audience pour entendre l’avocat de la Maison Royale est fixée pour le troisième trimestre de cette année et l’audience publique aura lieu au début de l’année prochaine. « L’audience pour la procédure de paternité aura lieu au premier trimestre 2025 et la date de l’audience publique sera probablement au printemps 2025 », précise son avocate Nathalie Uyttendaele. Le cabinet qui la conseille a à son actif le succès de l’affaire de Delphine de Saxe-Cobourg, une artiste reconnue comme fille illégitime du roi Albert II de Belgique. L’équipe juridique considère qu’il s’agit d’« une affaire très bien fondée, extrêmement dense, qui permettra de démontrer juridiquement qu’elle est effectivement la fille du roi Hassan II ».

    « Personne au monde n’attaquerait en justice une famille royale s’il n’était pas complètement sûr que la vérité est avec lui », déclare à ce journal Eldad. « Donc, quand on l’accuse de ne vouloir que de l’argent, personne ne comprend vraiment que même pour de l’argent, personne ne ferait une ‘folie’ comme celle-ci. C’est un mouvement que seule une fille qui aime son père ferait. Si Hassan II vivait aujourd’hui, je ne doute pas qu’il la reconnaîtrait comme sa fille », ajoute-t-il.

    Le refus de la Maison Royale marocaine

    Le principal obstacle à la reconnaissance reste la Maison Royale alaouite et son refus de se soumettre à des tests ADN. Son avocat a déjà avancé que les enfants de Hassan II ont l’immunité judiciaire. « Ils n’ont jamais vraiment nié la relation. Ils ne sont pas contents mais je demande seulement à être acceptée. Ils pourraient m’appeler demain et m’inviter à prendre un café à Paris et reconnaître que je suis leur sœur. Cela suffirait. Je ne vais pas aller vivre au palais ni devenir une princesse marocaine. J’ai 70 ans et j’ai fait ma vie. Je ne pense pas qu’il me reste beaucoup d’années et je veux seulement savoir à quoi j’appartiens et mettre fin à la sensation que j’ai traînée toute ma vie de ne pas avoir connu la vérité ».

    Sa mère, décédée en 1996 à 65 ans, n’est jamais retournée au Maroc. « Même pas quand ma grand-mère est morte. Elle a été la seule à manquer aux funérailles. Elle devait avoir une bonne raison pour ne pas y retourner », pense Jane. Elle non plus n’a jamais mis les pieds dans le pays arabe. « Je n’y suis jamais allée. Je veux y aller un jour, mais seulement quand on me recevra comme il se doit », dit-elle en esquissant certaines prudences. « J’adorerais voyager au Maroc. Là-bas se trouvent les tombes de ma grand-mère et de mon grand-père. Je suis née au Maroc et c’est un pays qui fait partie de moi ».

    Je pense qu’en tant qu’enfant, je n’aurais pas dû être punie parce que ma mère avait une relation avec celui qui allait devenir roi du Maroc

    Jane, qui a quitté Israël et vit actuellement en Belgique, ne vacille pas lorsqu’on lui demande quelle fin elle envisage pour l’histoire. « Nous allons gagner. Nous sommes déjà allés très loin. Nous avons parcouru un long chemin et la vérité finira par prévaloir », affirme-t-elle. « Ils peuvent refuser le test ADN mais ils doivent parvenir à un accord. La justice belge est très favorable aux droits de l’enfant. Et notre avocat Marc Uyttendaele dit toujours que tout enfant a le droit de savoir qui sont ses parents et d’où il vient ».

    Que Jane soit juive et Hassan II un roi musulman, prince des croyants, « ne change rien ». « Cela ne me dérange pas ni ne m’intéresse. Aux yeux du judaïsme, je suis juive par ma mère. Et aux yeux de l’islam, musulmane par mon père. Et j’ai grandi jusqu’à l’âge de 13 ans dans un village chrétien belge, avec des visites à l’église incluses. C’est ma vie, à l’ombre des trois religions. Je pense qu’en tant qu’enfant, je n’aurais pas dû être punie parce que ma mère avait une relation avec celui qui allait devenir roi du Maroc. Je veux juste savoir que j’ai un père ».

    Jane reconnaît qu’il est trop tard pour poser les questions qu’elle n’a jamais posées à sa mère. « Pourquoi me mentait-elle toujours et pourquoi ne m’aimait-elle pas ? Ce sont les questions que j’aimerais poser à ma mère », dit-elle. « J’ai essayé de vivre ma vie et je l’ai fait parfois seule. Je pense que j’ai toujours été une femme assez forte. J’ai une bonne famille : trois enfants et six petits-enfants et de bons amis, tant en Belgique qu’en Israël. Je ne vais pas abandonner maintenant ».

    Le cas Hicham Mandari

    Il y a au moins trois autres personnes qui prétendent être des enfants de Hassan II. Le plus médiatisé est Hicham Mandari. En 2004, Mandari, ancien assistant de la famille royale marocaine, a été assassiné par balles dans le sud de l’Espagne. Il avait quitté Rabat en 1999 alors que Hassan II agonisait et, après avoir menacé de révéler des secrets du palais, il a été accusé de fraude. Mandari affirmait être le fils illégitime de Hassan II, fruit de sa relation avec une assistante du palais, Farida Cherkaoui.

    Source : El Independiente, 19/05/2024

    #Maroc #HassanII #JaneBenzaquene #MohammedVI #Freha #HedvaSelaa #AnitaBenzaquene

  • Matrimonio gris por 12.000 euros. Marroquíes y argelinos detenidos

    Matrimonio gris por 12.000 euros. Marroquíes y argelinos detenidos

    Etiquetas : matrimonio gris, marroquíes, argelinos, 12.000 euros,

    La policía española ha puesto fin a las actividades de una red especializada en la organización de matrimonios grises en España con fines fraudulentos. Se han detenido a 48 personas en las provincias de Barcelona y Gerona, sospechosas de haber organizado 77 matrimonios ficticios y de haber estafado a inmigrantes marroquíes y argelinos deseosos de regularizar su situación.

    Según el sitio de noticias español Vilapress, la red criminal operaba en dos equipos distintos. El primer grupo se dedicaba a reclutar a ciudadanos españoles cómplices de la estafa, haciéndose pasar por parejas de inmigrantes en situación irregular. El segundo grupo tenía como objetivo a inmigrantes argelinos y marroquíes residentes en España, Francia o Bélgica, deseosos de regularizar su situación.

    El costo de un matrimonio falso es de 12,000 euros. Los traficantes pagaban la suma de 8,000 euros a los ciudadanos españoles cómplices de la estafa, quienes se hacían pasar por parejas de inmigrantes en situación irregular. A cambio, los organizadores exigían a los inmigrantes hasta 12,000 euros para regularizar su situación.

    Los migrantes argelinos y marroquíes son primero acogidos en Cataluña y alojados en apartamentos sobrepoblados en Figueres (Gerona), pagando 50 euros por día. Los traficantes proporcionaban documentos falsos a los inmigrantes para facilitar la regularización. También les daban instrucciones detalladas sobre los trámites administrativos a seguir. En total, se detuvieron a 48 personas en las provincias de Barcelona y Gerona, Sant Adrià de Besòs y Cornellà de Llobregat. Entre los detenidos, 11 individuos están siendo procesados por fraude y 37 por falsificación de documentos.

    Según estimaciones de las autoridades, el perjuicio financiero causado por esta organización criminal ascendería a aproximadamente 616,000 euros, que es el monto total de las sumas pagadas por los migrantes para regularizar su situación. Es importante destacar que los migrantes magrebíes, en particular, prefieren España por las ventajas que representa en términos de empleo, acceso a la atención médica y la facilitación de los procedimientos de regularización.

    Fuente : Observalgerie, 15/05/2024