Algérie / Ça chauffe… (Edito de Reporters)

La tension est bien perceptible lors des premiers jours de ce ramadan 2021. C’est indéniable et c’est à plusieurs niveaux. Le «coupable» est loin d’être le jeûne, même si certains n’hésitent pas à le pointer du doigt.

Une accumulation de problèmes sont en train d’enflammer le front social d’une façon dangereuse. En premier lieu, il y a cette hausse vertigineuse des prix qui touchent les produits alimentaires. Malgré les nombreuses promesses des officiels pour rassurer les familles algériennes, le constat est là. A ce rythme, le salaire mensuel ne va sûrement pas suffire pour la quasi majorité des citoyens. Même ceux qui sont considérés «membres» de la classe moyenne ne cachent plus leur grogne.

Le Directeur de l’organisation des marchés au ministère du Commerce, cité par la Chaîne III, a reconnu hier la flambée des prix de produits de large consommation sur le marché, enregistrée pendant les premiers jours du Ramadan. Ces hausses qui touchent en particulier la pomme de terre et la tomate ont pu atteindre les 100%, a-t-il constaté. La même source indique que la pomme de terre était cédée au marché de gros de Boufarik entre 50 et 60 dinars, la tomate entre 100 et 120 dinars, l’oignon à 35 dinars. Sur les marchés de détail de la capitale, nous avons pu observer hier que la pomme de terre était cédée entre 90 et 100 dinars, la tomate entre 140 et 180 dinars.

A cette hausse des prix constatée et subie par tout le monde, est venue s’ajouter la grève surprise des employés d’Algérie Poste. Une action dont les dessous restent à connaître. Les grévistes, même si leurs revendications sont légitimes, ont surtout accentué la tension. Les nombreuses files d’attente devant les agences sont autant de nœuds de tension, dont les conséquences peuvent être dangereuses. Même ceux qui semblaient accepter, à contre-coeur bien sûr, la réalité des prix, se retrouvent dans l’impossibilité de profiter de leurs maigres salaires. A tout ceci, il faut ajouter la menace qui pèse sur les caisses du CNR (caisse nationale des retraites) qui vient peser sur le présent et l’avenir.
Les ingrédients d’une explosion sociale sont là et il est plus qu’urgent de trouver des remèdes.

Reporters, 18 avr 2021

Etiquettes : Algérie, Ramadan, hausse des prix, La Poste,

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