Nouvelle-Calédonie : Les experts du Nickel donnent leurs premiers retours sur l’avenir de la ressource calédonienne

Premiers retours du groupe de travail Nickel.NC, amorcé par le président du gouvernement Thierry Santa en 2020. 200 organisations, 20 pilotes pour 6 groupes de travail autour de différentes thématiques. État des lieux du secteur au niveau calédonien et au niveau mondial étaient à l’ordre du jour de deux tables rondes retransmis en direct sur les réseaux sociaux.
Une démarche participative pour l’avenir du Nickel Calédonien. Sujet sensible à l’image des récentes tensions autour de l’Usine du Sud de Vale NC.

De nombreux débats animent la sphère politique et publique depuis de nombreuses années, parmi lesquels le fonds pour les générations futures, la taxation de la ressource, la part revenant au territoire ou encore la participation des institutions locales dans la gestion de la précieuse ressource.
Les groupes de travail qui composent le programme Nickel NC ont pour objectif d’éclairer et appuyer les décideurs locaux et les citoyens sur la gestion du nickel calédonien.

Ce jeudi 8 avril, une dizaine d’intervenants participaient en visioconférence et en direct à la « Matinée Nickel.NC », en présence notamment de l’expert international Thierry Rodon. Ce dernier était interrogé par Caledonia.nc au sujet des débats et des pistes de réflexions abordées par le groupe de travail. Au sujet de fonds pour les générations futures, il cite des exemples à l’étranger : « On a l’exemple de la Norvège où ils ont pris cette décision-là, sachant que les puits de pétrole allaient forcément se tarir, et ils se sont taris d’ailleurs. L’Alberta a fait le même choix, mais sans fonds souverain, et se retrouve maintenant avec le même problème de baisse des puits de pétrole et se retrouve dans une situation économique difficile car ils ont dépensé l’argent tout le long ».

Au niveau calédonien, il poursuit : « Il n’y a rien de compliqué dans un fonds pour les générations. C’est une décision politique qui doit être prise à un moment donné par les gens au pouvoir et qui doit être mis en place. Les Norvégiens ont été capables, les Albertains ne l’ont pas été. Au niveau Calédonien, vous avez un défi ».

S’appuyant là aussi sur des exemples vus à l’étranger, l’expert cite une piste de travail : « Mon impression au niveau calédonien, c’est que ça se négocie sur un rapport de force (…) on pourrait penser par exemple à légiférer sur le fait que les compagnies devraient négocier des ententes avec les communautés locales. Au Canada, ça se fait dans certains cas de traité d’entente territoriale ».

La prochaine édition aura lieu autour des perspectives et conclusions le jeudi 15 avril, une nouvelle fois en visioconférence et en direct sur les réseaux sociaux.

Damien CHAILLOT

Outremers360, 10 avr 2021

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