Algérie: Une hausse qui inquiète

La mercuriale flambe. Depuis un certain temps, pratiquement tous les produits ont vu leurs prix prendre l’ascenseur, passant pour certains du simple au double. Un tour au marché des fruits et légumes vous donne le vertige. Il est bien fini le temps des paniers remplis à raz le bord. On achète l’essentiel et en petite quantité.

Les petites bourses ne s’en sortent plus. Comment le pouvoir, quand à titre d’exemple, la pomme de terre qui était cédée ente 30 et 40 dinars vogue aujourd’hui entre 80 et 100 dinars le kilo. Le même constat se fait pour les autres produits, tout comme la viande et le poisson.

A ce jour aucune explication qui tienne la route n’a été fournie par les services concernés. Le ministère du Commerce pourtant très à cheval, depuis l’arrivée de M. Rezig aux affaires, sur le contrôle des prix, a brillé cette fois par sa discrétion. A croire que c’est là une situation qui relèverait de la logique des choses, ou comme diraient les Algériens « c’est normal».
Pourtant, la brusque augmentation des prix à de quoi interroger. Est-ce la saison qui l’impose ou sommes-nous en face d’une nouvelle mainmise des barons des marchés qui ont repris le dessus et sont en train de dicter leur loi, comme cela a été le cas pendant de longues années.

Quoi qu’il en soit et quelles qu’en soient les raisons, la première victime de cette situation reste le citoyen, notamment celui dont les rentrées sont limitées. A ce rythme on ira fatalement vers une autre colère qui s’ajoutera aux autres, réelles ou préfabriquées. Et si la classe pauvre est touchée aujourd’hui, il faut s’attendre que la classe moyenne soit elle aussi impactée par cette cherté de la vie. A ce rythme des augmentations, il sera bien difficile à une grande majorité des Algériens de pouvoir boucler leur fin de mois. L’engrenage du surendettement n’est pas très loin, surtout quand on ajoute à cela les factures à payer de gaz, eau, téléphone, location, les frais de santé et toutes les dépenses qui s’accumulent en fin de mois.

Il est urgent de se pencher sur la question maintenant et d’engager dès à présent les mécanismes nécessaires pour arrêter cette hémorragie. Force doit être rendue à la loi, tout en respectant bien sûr les impératives de la loi du marché. Il faut mettre en place une stratégie intelligente et efficace pour neutraliser la force de nuisance des barons du marché qui ne peuvent plus dicter leur loi aux pauvres citoyens.
Par Abdelmadjid Blidi

Ouest Tribune,1 mars 2021

Tags : Algérie, hausse des prix,

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