Les Emirats menacent, l’Algérie riposte!

Le conflit que le Maroc vient de déclencher au Sahara occidental, à l’instigation des Emirats, ferait-il écho à l’excès de fièvre pro-Israel d’Abou Dhabi?

On sait que tout a commencé avec l’ouverture d’un consulat émirati au Sahara, puis l’occupation militaire de Guerguerat, zone tampon avec en toile de fond la rupture de la trêve avec le Front Polisario. Le site Maghreb Intelligence estime que juste avant les Emirats avaient menacé l’Algérie et que celle-ci avait bien répondu à ces menaces.

Le site d’information Maghreb Intelligence fait allusion à de vives tensions éclatées entre l’Algérie et les Emirats Arabes Unis après les critiques directes des dirigeants algériens contre le compromis entre Abou Dhabi et Tel-Aviv. Ces critiques auraient même provoqué la panique à Abou Dhabi et des menaces ont fusé dans la foulée. En effet,  » le président algérien, Abdelmadjid Tebboune a récemment pointé du doigt les EAU pour la normalisation des relations avec Tel-Aviv, ce qui n’a guère plu aux Emiratis » dont le rôle dans le dossier libyen n’a pas non plus été apprécié par Alger.

Al-Quds Al-Arab reprend cette information à sa manière et le met au goût de ses tendances « Frères musulmans ». Selon lui, la colère d’Abou Dhabi viendrait du fait qu’Alger aurait choisi de se rapprocher de la Turquie et de sa position en Méditerranée. Mais à vrai dire, c’est la ligne anti-israélienne des Algériens, leur soutien irréfragable à la cause palestinienne qui se trouve à l’origine des agissements émiratis au Sahara-occidental, zone considérée comme profondeur stratégique algérienne. Les tensions entre les deux pays se sont d’ailleurs intensifiées à la suite des remarques d’Abdelmajid Tebounne sur les pays qui « se sont résignés à un compromis avec Israël », l’allusion allant évidemment droit vers les EAU :  » Aussitôt après, les canaux diplomatiques officieux des EAU auraient envoyé un message de menace et de colère à Alger. Abdelmadjid Tebboune a condamné en effet et à plusieurs reprises la normalisation des relations avec le régime d’Israël, en soulignant que le peuple et le gouvernement algériens « soutiendraient le peuple palestinien, ses aspirations et sa résistance contre le régime d’occupation ».

La menace du prince héritier des EAU, Mohammed ben Zayed serait même parvenu au président Tebboune par l’intermédiaire de l’ancien attaché militaire algérien et chef de la sécurité intérieure du pays, le général Al-Ghani Rachedi.

« Abou Dhabi a déclaré ne pas hésiter même une seconde à imposer des sanctions économiques et politiques à l’Algérie, dans le cas où celle-ci continue de s’opposer aux politiques des EAU », selon ce message que cite Maghreb Intelligence qui poursuit :  » Abou Dhabi a menacé de suspendre sa coopération économique et bilatérale avec Alger, dans le cas où Alger continue les politiques qu’Abou Dhabi estime « anti-émiraties ».

Dans cette même ligne, les médias algériens rapportent la toute récente décision des Emirats d’interdire l’entrée des ressortissants algériens sur le sol emirati; Une interdiction que l’Ami golfien d’Israël étend à quelques autres pays, sans doute dans l’espoir d’appuyer Tel-Aviv dans sa quête de survie au Moyen-Orient et au Maghreb. «Conformément à la dernière circulaire publiée par le service de l’immigration, les demandes de visa d’entrée au pays, y compris les visas de travail, sont suspendues jusqu’à nouvel ordre pour les nationalités des pays suivants : Yémen, Syrie, Irak, Libye, Afghanistan, Pakistan, Somalie, Liban, Kenya, Tunisie, Algérie, Turquie et Iran», affirment les médias algériens.

« Cette décision est un avertissement : l’Algérie figure au nombre des pays souverains qui ne se soumettront jamais au diktat du sionisme. Depuis que la mèche est allumée au Sahara, il n’est plus permis d’hésiter. Alger devra couper les ponts avec le Cheval de Troie que sont les Emirats, leur retirer le contrôle de ses ports. Mohamed Ben Zayed a essayé de faire pression sur l’Algérie au début de l’année par le biais des dossiers économiques, les Emirats espéraient pouvoir avoir la haute main sur l’économie algérienne, nourrissant de grandes ambitions dans le pays, notamment à travers les sociétés de tabacs et de gestion des ports, ainsi que leur médiation avec les Allemands pour le montage des véhicules militaires et civils, mais le ministère de la Défense algérien a repoussé cette entreprise hégémonique émiratie. Désormais c’est dans le sens de la normalisation avec Israël qu’Abou Dhabi conduira ses pression et la sortie « saharouie » est une dérive fort dangereuse puisque l’affaire vise directement la profondeur stratégique de l’Algérie », estime Kaanani Moghadam, l’analyste et spécialiste iranien du Maghreb.

Source : ParsToday, 24 nov 2020

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