Le bac, les Algériens et la Covid-19

Des centaines de milliers d’Algériens, entre lycéens et candidats libres, sont fixés sur leur sort. Plus de la moitié voient les portes de l’université s’ouvrir devant eux. Les autres devront prendre leur mal en patience. Il y en aura, parmi ces derniers, qui retenteront leur chance l’année prochaine, alors que d’autres s’orienteront vers la formation professionnelle. En tout état de cause, cette année scolaire qui se termine sur une note plutôt positive, comparativement à bien d’autre pays, reste très spéciale. Elle l’est, en raison de la situation sanitaire exceptionnelle, mais également en raison de la note plancher, fixé à 9/20. Ce bac restera dans les annales de l’Education nationale, comme celui de la Covid-19.

On retiendra, malgré tout que la reine des épreuves, celles du baccalauréat, est bel et bien passée et sera marquée comme une réussite sur le tableau d’un gouvernement qui a su réussir un défi, dans un contexte épidémique problématique. Il suffit de rappeler que la France, pays de naissance du baccalauréat, a préféré s’en passer, pour mesurer l’importance du défi relevé par l’Algérie et les Algériens. Cette institution que tout le monde respecte et veut garder, en ce sens qu’elle constitue une étape cruciale dans la vie de chaque jeune homme et jeune fille, ainsi que pour leur famille, a résisté à l’épreuve de la Covid-19. Bravo donc à tous ceux qui ont contribué à la réussite de cette entreprise qui ne semblait pas si évidente que cela en mars dernier.

Ce succès permet aux Algériens de continuer à croire à l’utilité de l’effort individuel des jeunes et à l’extrême importance de la recherche du savoir, comme moyen privilégié d’ascension sociale. Même si l’actualité a tendance à nous faire croire que la course à l’argent facile est en train de devenir un sport national, il n’en reste pas moins qu’à l’occasion d’un examen, comme celui du baccalauréat, on se rend compte que la société tient toujours au savoir.

Ce qu’en reteindront les candidats, c’est la fin d’une angoisse de l’attente des résultats. Ils retiendront également, comme l’une des spécificités de leur bac, l’absence de vacances dignes de ce nom. Ils partiront dès aujourd’hui à la course aux inscriptions universitaires pour ceux qui ont réussi l’examen. En attendant, on aura constaté que la cuvée 2019/2020 n’a pas dérogé à la tradition. L’année prochaine sera peut être différente, mais l’institution du Bac restera toujours très respectée par la société. Et c’est cela l’essentiel.

Par Nabil. G.

Ouest Tribune, 15 oct 2020

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