Les femmes blanches et la misandrie raciste dans le cadre théorique de la dominance sociale*

« Traditionnellement, les récits féministes ne décrivent pas les femmes du groupe dominant comme détenant des rôles sociaux qui visent à préserver les structures patriarcales par des actes racistes spécifiquement liés à leur féminité. Alors que les hommes blancs sont considérés comme bio-culturellement patriarcaux et racistes, on ne considère pas que les femmes blanches présentent les mêmes dispositions bio-culturelles.

Telles qu’elles ont été initialement conceptualisées par la théorie des rôles de genre, les femmes, parce qu’elles étaient opprimées par le patriarcat, étaient considérées comme contre le système dans son ensemble. La théorie de la dominance sociale, cependant, suggère que les femmes de la classe raciale dominante se définissent comme vulnérables face aux hommes du groupe exclu [« outgroup »] tout en étant plus puissantes et plus influentes que les groupes d’hommes de race subalterne.

Prenant en considération la mythologie de l’homme noir violeur, la théorie de la dominance sociale suggère que, « parce que les femmes sont considérées comme une ressource très précieuse pour les hommes, elles ne sont pas en proie à la violence et la déstabilisation au même titre que les membres du groupe exclu, mais sont plutôt souvent intégrées au groupe gagnant  » .

Au lieu de supposer que les femmes de la classe dominante seraient affectées par la simple ignorance ou la fausse conscience, les théoriciens de la dominance sociale affirment que les femmes du groupe dominant ont développé des rôles genrés spécifiques au sein des sociétés patriarcales qui établissent une supériorité sur les hommes du groupe subalterne[« outgroup »] :

« Alors que les préjugés des hommes peuvent être motivés par l’agression et la domination des hommes appartenant à des groupes arbitrairement définis autres que le sien (outgroups), les préjugés des femmes sont plus susceptibles d’être caractérisés par la méfiance ou la crainte de ces hommes ». En tant que telles, les femmes du groupe dominant agissent comme des déclencheurs, pour ainsi dire, de l’agression masculine dominante. Ces femmes ont des préjugés spécifiques contre les groupes masculins subalternisés qui réifient la position des hommes dominants.

En d’autres termes, les femmes de la strate raciale dominante ont des conceptualisations et des motivations racistes à l’égard des hommes du groupe subalterne [« outgroup »] qui sont spécifiques à leur position de genre. Les théoriciens de la dominance sociale comprennent que l’arbitraire définit les membres de la société de façon tellement spécifique que les hommes de race subordonnée du groupe extérieur[« outgroup »] n’ont rien en commun avec les membres du groupe racial dominant.

Le concept de misandrie raciste/raciale représente donc une tentative d’identifier les comportements et les cadres induits psychologiquement et socialement ciblant les hommes et les garçons noirs en tant qu’hommes subordonnés (condamnés à mort) dans la société américaine. »
1: McDonald, Navarrete, and Sidanius, “Developing a Theory of Gendered Prejudice,” 212. 29
2: ibid.

*Extraits traduits du livre The Man-not de Tommy Curry 2/3:

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Tags : Afrique, femmes, misandrie, misogynie,

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