Amateurisme

François Hollande, à deux ans des prochaines élections présidentielles françaises, continue sa bataille médiatique contre son ancien ministre de l’Économie, devenu depuis président de la République française, Emmanuel Macron.

Le succès totalement imprévisible du jeune novice en politique a en effet pris de court celui qui malgré des sondages très pessimistes sur ses chances de réélection, envisageait de se présenter une fois encore au suffrage universel en 2017. Depuis une année, après avoir resurgi dans les médias à la faveur de la mobilisation des «gilets jaunes», l’ancien président ne manque jamais une occasion de critiquer l’action du gouvernement et implicitement son ex-ministre.

Cette semaine, Hollande a profité d’une déclaration de Macron sur l’«ancien monde» et le renouvellement historique de l’échiquier politique français pour appuyer avec insistance sur l’inexpérience du gouvernement en place ainsi que des différents élus de La République En Marche.

Si François Hollande «ne sait pas» si c’était sa «personne qui était visée», l’ancien président socialiste a tenu à répondre à Emmanuel Macron. «L’amateurisme, cela peut-être une qualité : le sport, le fait de se donner aux autres, de faire en sorte que nous puissions tous être unis…

D’une certaine façon, c’est bien, a d’abord souligné François Hollande. Mais il y a quand même un certain nombre de domaines où on veut des professionnels, où c’est quand même mieux de savoir qu’il y a des garanties».

François Hollande a poursuivi, rappelant les fondamentaux : «C’est quand même préférable de savoir de quoi on parle, de savoir ce que représentent les Français et savoir qui ils sont». Avant de conclure, lapidaire : «Ça s’appelle le respect».

Il a aussi estimé que le régime actuel pouvait «quelques fois être loin des Français» avec des décisions prises «sans les avoir consultés, sans les avoir écoutés». «On ne peut pas non plus accepter que notre démocratie se réduise à des images qu’on a vues depuis deux ans : des violences dans la rue, contre les personnes, contre les biens, a-t-il déploré. Ça, c’est un échec grave de la démocratie quand la colère ne peut pas trouver son expression autrement que par la violence».

Ainsi, François Hollande intensifie sa campagne contre le président en fonction et semble se positionner pour une possible candidature en 2022. Néanmoins, pour qu’une candidature de sa part fasse sens, il devra non seulement se munir d’un programme attractif pour les Français mais surtout réussir à les convaincre qu’un éventuel nouveau mandat à l’Élysée serait effectivement dans leur intérêt.

Or, aujourd’hui, comme durant la majorité de son quinquennat, Hollande ne brille pas par sa popularité et seulement 3 % des Français le considèrent comme un présidentiable crédible. Un chiffre qui ne semble toutefois pas atteindre le moral de l’ex-chef d’État qui continue tranquillement sa guéguerre avec le clan Macron, en attendant le moment, s’il se présente, de se lancer dans la course à la présidentielle.

Le Jour d’Algérie, 16 fév 2020

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