La Guinée Bissau selon le ministère marocain des affaires étrangères (document confidentiel)

En octobre 2014, un mystérieux hacker a réussi à pirater des comptes de responsables de la diplomatie et des services secrets du Maroc. Parmi les documents confidentiels qu’il a publié sur la toile, un courrier de Moha Tagma, l’ambassadeur du Maroc à Abuja. A l’époque, il était le « monsieur Afrique » du Ministère marocain des affaires étrangères.

Dans ce courrier, il dresse un portrait très peu flatteur de la Guinée Bissau. Voici son texte:

——– Message d’origine ——–
De : Moha Tagma <m.ouali.tagma@gmail.com>
Date : 22/10/2013 12:50 (GMT+00:00)
A : Mohammed sitri <sitri@maec.gov.ma>
Objet : GUINEE BISSAU</sitri@maec.gov.ma></m.ouali.tagma@gmail.com>

Guinée Bissau

La Guinée Bissau, ancienne colonie portugaise, depuis son indépendance le 10 Septembre 1974 connaît une instabilité chronique et une succession de Coups d’Etat et des retours épisodiques a l’ordre constitutionnel qui ne durent guère que quelques années.

Cette situation assez atypique par rapport a la sous région de la CEDEAO trouve son origine dans la période post- guerre de libération. Les guérilleros du PAIGC, mouvement de libération fondé par Amilcar Cabral, n’ont en réalité jamais déposé les armes même après l’indépendance.

Le pays est devenue depuis ces dix dernières une plaque tournante pour le trafic de la drogue en provenance de l’Amérique Latine et à destination de l’Europe.

La Guinée Bissau, qui a une frontière commune avec le Sénégal a également pendant longtemps abrité les indépendantistes Casamançais, région du sud du Sénégal ou un mouvement indépendantiste, le MFDC, a mené des actions armées contre l’armée sénégalaise.

Le pays est actuellement dirigé par un Président intérimaire, M . Manuel Serifo Nhamadjo après un Coup d’Etat militaire qui a interrompu le processus électoral organisé après le décès du Président Malam Bacai SANHA. Les résultats ayant donné la victoire à l’ex Premier Ministre Carlos Gomes Junior, actuellement en exil au Portugal, ont été contestés par l’ex Parti au pouvoir ( PAIGC).

Des nouvelles élections sont prévues le 24 Novembre 2013. La CEDEAO, l’Union Européenne et les Nations Unies font pression pour que les élections aient lieu à la date prévue.

Le financement, soit 20 Millions de Dollars sera assuré par les pays de l’Union Européenne et par la CEDEAO.

Le Sénégal met cependant un veto à ce que Carlos Gomes Junior puisse se présenter en raison du soutien affiché qu’il apporte au mouvement séparatiste Casamançais.

Le Portugal et les autres pays lusophones, l’Angola notamment, sont des parties prenantes incontournables dans tout ce qui concerne la Guinée Bissau.

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