L’Afrique du Sud s’en prend à l’ONU à cause du Sahara Occidental

Nations Unies (États-Unis) (AFP)

L’Afrique du Sud a réprimandé mardi le Conseil de sécurité de l’ONU après avoir adopté une résolution sur le Sahara occidental qui, selon elle, était déséquilibrée et ignorait les préoccupations africaines.

La résolution proposée par les États-Unis, prorogeant la mission d’observation au Sahara occidental, a été adoptée par un vote favorable de 13 voix au sein du conseil composé de 15 membres. L’Afrique du Sud s’est abstenue avec la Russie.

L’Ambassadeur sud-africain, Jerry Matjila, a déclaré au conseil que son gouvernement avait envisagé de s’opposer à la mesure de reconduction de la mission de la MINURSO jusqu’au 31 octobre et a appelé à la reprise des négociations sur la fin du conflit.

« Le texte actuel n’est pas équilibré », a déclaré Matjila.

Il a appelé au soutien du peuple du Sahara occidental, établissant un parallèle avec son propre pays pour lequel la solidarité internationale « a mis fin au système répressif de l’Apartheid ».

L’Union africaine reconnaît la République arabe sahraouie, qui revendique l’autorité sur le Sahara occidental, mais le Maroc est également membre de l’UA.

L’Afrique du Sud se plaignait du fait que seuls quelques pays européens et les États-Unis avaient participé aux premières étapes de la rédaction du texte et que les préoccupations en matière de droits de l’homme n’avaient pas été prises en compte.

« C’est à nouveau un exemple de problème africain en train d’être réglé par ceux qui ne sont pas originaires du continent », a déclaré Matjila. La Russie a également déclaré qu’elle considérait la résolution comme déséquilibrée.

Deux tours de discussions

La résolution appelle les parties à reprendre les négociations afin d’aboutir à « une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permettra l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».

Cela intervient après que les Nations Unies ont tenu deux séries de pourparlers exploratoires entre le Maroc, le Front Polisario, l’Algérie et la Mauritanie pour mettre fin au conflit qui date de plusieurs décennies.

Les réunions tenues en Suisse en décembre et en mars ont conduit pour la première fois depuis six ans les parties à s’asseoir sur la table des négociations, mais peu de progrès concrets ont été réalisés.

L’envoyé de l’ONU Horst Koehler envisage de convoquer une troisième série de pourparlers, mais aucune date n’a été fixée.

Les États-Unis espèrent que la prolongation de la mission de la MINURSO, qui compte 500 membres, de six mois au lieu d’un an, incitera les parties à progresser dans la recherche d’une solution politique.

Les États-Unis ont envoyé le sous-secrétaire aux Affaires politiques David Hale au Maroc, en France et en Belgique plus tôt ce mois-ci pour des entretiens sur la voie à suivre.

Le Polisario a mené une guerre contre le Maroc de 1975 à 1991, lorsqu’un accord de cessez-le-feu a été conclu et que la MINURSO a été déployée pour surveiller la trêve dans l’ancienne colonie espagnole.

La mission était de préparer un référendum sur l’indépendance du Sahara occidental vis-à-vis du Maroc, mais il ne s’est jamais matérialisé.

Le Maroc, qui a annexé le territoire après le retrait de l’Espagne en 1975, considère le Sahara occidental comme une partie intégrante du royaume et a offert son autonomie, mais pas un référendum sur l’indépendance.

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