À quoi bon les F-16 Viper US que livrent les USA au Maroc ?

Le cas algérien est sans doute une exception ! Les États-Unis ont bien rongé leur frein avant de finir par faire tomber leur masque alors que les contestations populaires entrent dans leur sixième semaine et que l’armée nationale demande le recours à l’article 102 de la Constitution et la mise à l’écart du président sortant.

Dans un point de presse jeudi, le département d’État US affirme que c’est au peuple algérien de décider comment doit se dérouler la période de transition en cours dans le pays.

La chaîne saoudienne Al-Arabiya, porte-voix du régime saoudien, a diffusé un documentaire où elle privilégie les théories du front Polisario, concernant la région du Sahara.

Ce qui veut dire très clairement que l’Amérique de Trump n’a cure ni de l’État ni de l’armée algérienne, encore moins des solutions que celle-ci pourrait apporter pour une sortie de crise.

Pour dire la vérité, les États-Unis s’accommodent fort bien de ce que le blocage perdure et que des mains invisibles aux ramifications obscures repoussent automatiquement toute solution à la crise, d’où cet appel de Palladino à « respecter le droit du peuple algérien à se rassembler et à exprimer pacifiquement son opinion pour que s’accomplissent ses aspirations économiques et politiques ».

D’ailleurs, sous les dehors d’« une salutation parfaitement hypocrite », le diplomate américain évoque « l’engagement du gouvernement algérien à assurer la sécurité de tous les manifestants ». Pour ceux et celles qui se souviennent du début de la crise syrienne en 2011 et les encouragements transatlantiques à l’adresse du « mouvement pacifique du peuple syrien », ces mots en apparence bienveillants sonnent évidemment bien faux.

Il y a plus. Le feu vert du Congrès inclut la mise à niveau des F-16 Block 52 de l’armée de l’air marocaine au standard Block 72. Pourquoi ? Le Congrès explique ainsi sa décision : « Le Maroc devrait pouvoir faire face à tout danger éventuel lié à la prise de contrôle des Soukhoï Su-30 algériens si ces appareils venaient à tomber entre les mains d’éléments non étatiques. » Un scénario imaginé par certains cercles du Congrès US qui semblent avoir tiré une leçon de l’échec américain en Syrie, où les milices terroristes n’ont jamais pu réellement s’imposer faute d’avoir un soutien aérien à proprement parler.

La manipulation des populations par des parties tierces demeure aisée et très efficace, notamment par le biais des réseaux sociaux où les dérapages sont fort nombreux. Une armée électronique algérienne a été mise sur place pour contenir les attaques émanant de Libye et de Chypre, mais son action demeure jusqu’ici fort limitée.

Pour le reste, la presse outre-Atlantique adopte déjà largement le mot « Hirak » pour désigner les protestations de la rue algérienne. Ce n’est pas anodin. Les sources américaines expliquent que le mot s’est déjà appliqué à la guerre de libération du mouvement sudiste au Yémen (à connotation séparatiste), mais aussi au mouvement de contestation du Rif au Maroc.

C’est dire dans quel sens les stratèges US, déjà largement présents au Sahel, comptent orienter les protestations en Algérie. La grande question est : réussiront-ils à le faire ?

PressTV

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