Maroc : y a t il une phobie d’exercer le pouvoir dans le RIF ?

Militer dans la perspective d’exercer le pouvoir et mettre en œuvre ce à quoi on croit. Voilà une question qu’on doit intégrer dans nos calculs et qui doit être amplement discutée !

Nos malheurs à nous les rifains, est cette obsession qu’ont certains à dire : « nous on ne veut pas gouverner! » Je me demande pourquoi? Quel est le raisonnement derrière cette énonciation ? Pour moi, elle relève d’un complexe, d’une pathologie, d’une phobie. On n’aime pas gouverner en revanche on veut être gouverné, dominé. C’est profondément problématique et insensé ! Il faudrait encourager le peuple à prendre ses responsabilité à s’initier à l’art de gouverner, à favoriser à l’émergence de l’intelligence politique et surtout à créer le rapport de force. Pour tout cela , il faudra se retrousser les manches !

Mise en garde importante: Mon propos est l’idée de gouverner au sens général du terme, je ne vise pas forcement de l’exercer dans le cadre actuel qui régule le Maroc ! Nous savons pertinemment que le champ politique est verrouillé ! Cette réflexion est une réaction aux propos de Wafi Kajoua, dans son live, qui prêche la passivité, la distanciation, vis-à-vis du carré de la fabrication des décisions qui forgent notre devenir. C’est comme une invitation à ne pas s’en approcher !

Bordel, à quoi ça sert de militer si ce n’est pas pour prendre le pouvoir, forger le destin en fonction de l’ idéal et les valeurs pour lesquels nous ne cessons de nous battre, et mettre en œuvre les grandes orientations et stratégies qui doivent guider la société. Il faut aspirer au pouvoir au lieu de le subir. Le pouvoir politique est cette domination, il y a les dominés et les dominants. soit on est dans un ou dans l’autre camp. Il faut choisir son camp. « Vouloir le beurre et l’argent du beurre », ce n’est pas possible. Militer pour militer, n’a aucun sens ! Comment voulons-nous réaliser ce à quoi nous aspirons, en comptant sur les autres ? Comme dit l’adage, on n’est jamais mieux servis que par soi-même.

Si on ne le prends pas, il y a autres forces politiques, qui s’affrontent dans le champ politique, qui en rêvent jour et nuit, y compris se rasant ! Le vie est faite ainsi, tant qu’on s’inscrit dans la cité ( au sens philosophique) de la chose publique, nous sommes contraints d’agir dans la perspective d’accéder à ce pouvoir et le partager ! Il n’y a pas de société humaine sans pouvoir politique, le pouvoir politique est une nécessité inscrite dans l’ordre de la nature !

Ne nous méprenons pas ! Arrêtons de pleurnicher, de se victimiser. Nos malheurs sont engendrés, entre autres, par ce positionnement distancié du cercle du pouvoir sous quelques prétextes que ce soit ! Assez de démagogie ! il n’y a rien sans rien ! A nous de braver ce tabou !

Nous sommes lassés d’agir dans l’opposition, de s’y situer systématiquement, de quémander nos droits et nos libertés, de revendiquer. Ce pouvoir est fait pour être arraché, pour changer de mains. Je réaffirme là une banalité « très ordinaire ».

A bon entendeur !

Rachid Oufkir

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