Des rapports de l’ONU leakés (divulgués) : Le Maroc a fait pression sur l’ONU pour fermer les yeux sur la situation concernant le Sahara Occidental

Un rapport récent de l’ONU accuse le gouvernement marocain de l’interception des communications et l’utilisation de «tactiques contraires à l’éthique» pour influencer l’organisation sur le territoire occupéLe mur qui sépare le Maroc et le Sahara Occidental ,Source: Twitter

Un peu d’histoire:

En 1975, alors que Franco se meurt, la puissance coloniale espagnole quitte soudainement le Sahara occidental, l’abandonnant à son sort. Le roi marocain Hassan II y voit une trop belle occasion de faire main basse sur ce vaste territoire stratégique: le 6 octobre, il organise la «Marche verte», le débarquement massif de quelque 350 000 colons et soldats destiné à mettre le monde devant le fait accompli.
Même s’ils n’ont jamais disposé d’Etat propre, les chefs autochtones se rebellent et, l’année suivante, en février 1976, proclament la République arabe sahraouie. S’ensuit une guerre où les milliers de soldats du Front Polisario obtiendront le retrait de la Mauritanie mais pas du Maroc, qui n’hésite pas à bombarder les civils au napalm. Une partie de la population locale doit fuir et se réfugier à des centaines de kilomètres de là, à l’est, dans le désert algérien, autour de Tindouf. En 1991, un cessez-le-feu est décrété, et les Nations unies, assumant la responsabilité d’un règlement, créent un organisme, la Minurso, dont la mission consiste à organiser la tenue d’un référendum. Depuis, cette consultation a été plusieurs fois différée par Rabat, arguant de différends quant au recensement. Aujourd’hui, dans le Sahara occidental «occupé» par Rabat, la population d’origine marocaine est majoritaire. Le statu quo règne. Depuis quarante ans.
Le restant des Sahraouis, ceux qui avaient fui les bombardements, ont élu domicile en territoire algérien. Ils sont désormais entre 150 000 et 200 000 à vivre dans six camps autour de la ville de Tindouf, dans lahammada («le désert des déserts»), un des territoires les plus inhospitaliers au monde que certains dénomment ici «le jardin du diable».
Maroc Leaks : Le Maroc a fait pression sur l’ONU sur la situation au Sahara Occidental
Le gouvernement marocain a intercepté des communications de Nations unies et a utilisé “la tactique contraire à la morale” dans une opération connue sous le nom de “A House of Cards ” – l’opération de style conçue pour faire l’organisation de fermer les yeux sur la situation humanitaire au Sahara Occidental, selon un rapport l’ONU divulgué.
Le rapport leaké est une analyse de L’ONU de correspondance entre le gouvernement marocain et l’ambassadeur permanent du pays à l’ONU à Genève et à New York ultérieurement, Omar Hilale, à la période de janvier 2012 à septembre 2014. La correspondance marocaine a été rendue publique l’année dernière par une source anonyme utilisant un compte sur Twitter.
La correspondance marocaine semble montrer que le pays nord-africain a fait des donations significatives au Bureau du Haut Commissariat pour des Droits de l’homme (OHCHR) de l’ONU avec l’intention exprimée d’influencer l’organisme en exerçant de la pression pour annuler des missions d’enquête sur la zone par des hauts fonctionnaires.En plus, le Maroc, a essayé d’arrêter un mandat pour contrôler des violations des droits de l’homme ayant comme mission le maintien de la paix de L’ONU au territoire.
Le rapport leaké de L’ONU, par le Département d’Opérations de maintien de la paix (DMPO), affirme que son “analyse de ces données indique que la confidentialité des communications des Nations Unies a été sérieusement compromise puisque le Maroc est indiqué à plusieurs reprises comme quoi il avait intercepté la correspondance interne de l’ONU emanant de Genève, New York et Laayoune “. Dans un câble daté du 22 Août 2014, Hilale a fait explicitement référence aux “écrits du secrétariat qui ont été interceptés”, ajoute la même source.
Ils exposent aussi les motivations derrière certains des grandes donations faites par le Maroc, qui a fait une donation de 250 000 dollars au HCDH en 2011 avec l’intention avouée de faire que Navi Pillay, Haut Commissaire des Nations Unies à l’époque, soit “plus attentif” à ses préoccupations au sujet de la contribution de son bureau au prochain rapport sur le Sahara occidental soumis par le Secrétaire général de l’ONU. Un câble en date du 22 Janvier 2013 disait: «Je tiens à rappeler la priorité du transfert du solde des 250 000 dollars au titre de contribution du Maroc au budget du Haut-Commissariat pour 2011, et dont le Haut Commissaire a exprimé à deux reprises son souhait de le recevoir … Ce transfert contribuera à faire de Mme Pillay plus attentive à nos préoccupations sur la contribution de son bureau pour le prochain rapport du Secrétaire général sur le Sahara “.
“Depuis 1998, le gouvernement marocain a fait don de plus de 7 millions de dollars au HCDH. En guise de comparaison, son voisin l’Algérie a fait don de seulement un peu plus de 1,5 millions de dollars dans la même période”, signale le journal britanique The Guardian.
En outre, en date du 18 Juin 2015, le Conseil de l’Europea décidé d’interpeller le Maroc sur la situation au Sahara occidental occupé notamment en ce qui concerne les droits de l’Homme, constamment bafoués par les autorités marocaines, rappelant que la communauté internationale ne reconnaît pas la souveraineté de Rabat sur ce territoire, selon deux projets de textes.

Middle East News Service, 18/06/2015

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