Droits de l’homme : l’Algérie interpelle le Conseil onusien sur la Palestine et le Sahara Occidental

GENEVE– L’Algérie a interpelé vendredi à Genève, le Conseil onusien des droits de l’homme sur l’état des droits de l’homme dans les territoires palestiniens et au Sahara Occidental, occultés par le rapport annuel (2013) présenté à la 25e session du Conseil.
La délégation algérienne a exprimé au haut Commissaire des Nations Unies, pour les droits de l’homme, Mme Navanethem Pillay, le « regret » de l’Algérie que son rapport « ne fasse pas état de la situation des droits de l’Homme dans les territoires palestiniens occupés qui continuent d’interpeler la communauté internationale, en particulier le Conseil des droits de l’Homme ».
« Ce constat vaut également pour la situation des droits de l’Homme au Sahara Occidental », a relevé la mission permanente algérienne après de l’ONU, qui prend part à la présente session du Conseil à laquelle l’Algérie participe en tant que membre.
La délégation algérienne a, toutefois exprimé son « appréciation » au Haut Commissaire pour son rapport « exhaustif » et lui a rendu « un hommage mérité pour son dévouement à la cause des droits de l’Homme partout dans le monde ».
L’Algérie a par ailleurs, abordé d’autres aspects évoqués dans le rapport, estimant que la satisfaction des droits économiques, sociaux et culturels est « étroitement liée à la stabilité et à la cohésion sociale ».
« L’expérience a prouvé que la pauvreté, les inégalités et les frustrations sont un terreau fertile pour l’instabilité, la polarisation et l’exclusion.
Des politiques de développement appropriées reposant sur une bonne gouvernance dans un monde plus inclusif et plus équilibré, sont requis pour une paix et une stabilité durables », a précisé un membre de la délégation algérienne qui intervenait au dernier jour de la session du HCDH.
La représentation a également affirmé que l’Algérie « entend poursuivre sa politique de promotion socioéconomique et sa coopération avec ses voisins maghrébins et du Sahel », précisant que c’etait « dans cet esprit qu’elle participe activement aux négociations en cours pour l’agenda de développement post-2015 ».
l’Algérie a souligné lors du débat de Haut niveau, « partager » la préoccupation de Mme Pillay sur la « recrudescence » du racisme, de la xénophobie et de l’intolérance qui « commande une vigilance accrue et une action résolue pour les enrayer ».
Les conséquences « désastreuses » de la crise économique et financière internationale qui « fragilise les acquis des droits de l’Homme, notamment, des plus vulnérables », plaident, de l’avis de la délégation, pour des mesures destinées à renforcer les acquis « sans perdre de vue ceux des générations futures », a affirmé la délégation.
Le HCDH a été exhorté à « suivre la montée de cette idéologie qui tend à assimiler l’Islam au terrorisme qui trouve un écho favorable auprès de partis politiques extrémistes porteurs des politiques xénophobes et discriminatoires, notamment, contre les travailleurs migrants et leurs familles ».
L’Algérie a soutenu que la ratification universelle de la convention internationale sur leurs droits, constituera un « jalon important dans l’objectif visant à faire des migrants des acteurs de développement et de la diversité ».
Quant à la violence et l’insécurité, la délégation algérienne a affirmé que l’Algérie « partage » la démarche du Haut Commissaire de placer les droits de l’Homme au centre des opérations de maintien de la paix et faire en sorte qu’ils figurent dans toutes les missions de maintien de la paix, notamment, pour celles d’entre elles ou cette disposition a été ignorée.
Elle a également réaffirmé son appui à la coopération établie par le HCDH avec les autorités maliennes et la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples, en vue du rétablissement de l’état de droit et de l’unité nationale ainsi que de la relance du processus de développement, qui « concourent » au respect des droits de l’Homme.
Abordant la situation qui prévaut en République Centrafricaine, l’Algérie a émis l’espoir que la nomination d’un expert indépendant sur la situation des droits de l’homme dans ce pays, « déchiré par des conflits interconfessionnels », puisse contribuer à enrayer les violations « massives » des droits de l’homme et améliorer la protection des droits des citoyens.
La 25e session du Conseil des droits de l’Homme s’est ouverte le 3 mars et se termine vendredi.
Dans son rapport annuel, le Haut Commissaire avait relevé que les droits de l’homme « sont maintenant plus fortement préconisés par la société civile » et sont devenus « de plus en plus au centre de l’action de paix et de sécurité ».
Elle avait souligné « l’universalité, l’indivisibilité et l’interdépendance » des droits de l’homme, et que « aujourd’hui, la tâche de protéger et promouvoir les droits de l’homme est aussi vitale qu’il y a vingt ans ».
Le Haut Commissaire avait soulevé beaucoup de questions liées aux droits de l’Homme, et nommé plusieurs pays qui connaissent des conflits, sans jamais citer les territoires palestiniens occupés, ni la Sahara Occidental.
APS, 07/03/2014

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