Disparition de Sahraouis : Nouvelles révélations

Fadret Leguiaa, Sahara Occidental.-
Amnesty international revient une autre fois sur les violations des Droits de l’homme commises par le royaume chérifien contre les Sahraouis. Se basant sur des révélations publiées cette semaine par une équipe espagnole d’experts médicolégaux, cette ONG confirme la mort de huit Sahraouis, dont deux enfants, qui avaient disparu en 1976. A croire cette équipe d’experts, des preuves inédites ont été établies sur leur exécution extrajudiciaire par les forces armées marocaines. 
Ces révélations soulignent, écrit Amnesty international, combien il reste nécessaire de faire toute la lumière sur les centaines de cas de disparitions forcées survenues ces dernières décennies et de rendre justice aux victimes et à leurs familles. Avec plus de détails, l’équipe de spécialistes de l’université du Pays basque et de la Société des sciences Aranzadi a exhumé les corps des huit Sahraouis pour procéder à des examens médicolégaux, dont des tests ADN. 
Parallèlement, elle a enquêté sur les circonstances de leur mort et interrogé leurs proches et des témoins des faits survenus en 1976. Ces spécialistes avaient été contactés en avril 2013 par des familles sahraouies de victimes de disparitions forcées après la découverte par un berger de restes humains dans la zone de Fadret Leguiaa, près d’Amgala, au Sahara occidental. 
Amnesty International demande que les éléments de preuve laissés par l’équipe de spécialistes espagnols soient préservés, qu’une enquête indépendante, impartiale et minutieuse soit menée sur la mort de ces huit Sahraouis, et que les responsables présumés soient traduits en justice. Compte tenu du lieu où se trouvent les ossements et de la défiance entre les autorités marocaines et celle du Polisario, l’organisation appelle les Nations unies à faire le nécessaire pour que ce soit le cas. Il est probable, note encore Amnesty, que d’autres corps restent à découvrir dans cette zone et dans d’autres parties du Sahara occidental. Ceux-ci doivent être recherchés, exhumés, identifiés et rendus à leurs familles.  » Ces nouvelles informations révélées par l’équipe d’experts montrent, note encore Amnesty, les limites du travail mené par l’IER et le CCDH pour établir la vérité sur les centaines de disparitions forcées survenues au Maroc et au Sahara occidental sous le règne de l’ancien roi Hassan II, ainsi que la nécessité de mener de nouvelles enquêtes indépendantes, impartiales et approfondies « , écrit encore cette ONG soulignant que de nombreuses familles attendent toujours de connaître toute la vérité sur le sort de leurs proches disparus et d’obtenir justice pour les crimes dont ils ont été victimes .
Pour rappel, le roi Mohammed VI a mis en place l’IER il y a près de 10 ans pour enquêter sur les atteintes aux droits humains commises par les services de sécurité marocains entre 1956 et 1999. Deux ans plus tard, à l’issue des travaux de cette Instance, il a chargé le CCDH, organisme national de protection et de promotion des droits humains, d’assurer le suivi des travaux et des recommandations de l’IER, ce que celui-ci a fait jusqu’en 2010. C’était la première expérience de ce type dans le domaine de la justice de transition dans cette région, et elle a suscité beaucoup d’espoirs en termes de vérité, de justice et de réparations. Mais toutes les promesses d’alors n’ont pas été tenues.

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